vendredi 29 avril 2011

La douleur et la jouissance du tatoué durant la session de SM

La cire, dit Alessio, c'est terrible sur les côtes, excitant sur les boules.
Maintenant que la ferveur autour d'une ancienne cérémonie de boundage, discipline, sadisme et masochisme (BDSM) -- épines, fouet, clous -- est oubliée, les Églises retrouvent leur mutisme sur le sujet jusqu'à l'an prochain. Toutes les religions du monde programment des cérémonies durant lesquelles les fidèles se flagellent ou sont torturés par le clergé, de la circoncision à la crucifixion. On meurtrit le corps pour le bien de l'âme. Comme le déclarait Jean-Paul II: "La joie vient lorsque l'on découvre le sens de la souffrance".
Attaché, fouetté, électro-torturé, sodomisé et prêt à recommencer.

Pour ses abonnés, le site Bound Gods (Dieux attachés) met en scène chaque semaine une nouvelle cérémonie SM à laquelle participent de beaux mecs, dominateurs et dominés. La même entreprise produit aussi des combats de lutteurs nus, et des spectacles équivalents pour un public hétéro. À la suite de la soirée SM mecs du 31 mars, Manuel_37 a publié des commentaires éclairants dont j'extrais quelques phrases.

Traction de la pierre.
"Selon ma conception, le BDSM n'est pas une pulsion de mort mais au contraire une pulsion de vie. Dans une séance, il s'agit d'aller au-delà des sensations banales de la vie et du vanilla sex et d'explorer totalement -- pour paraphraser Spinoza -- "ce que peut ressentir un corps humain" (masculin en l'occurrence). Ce qui est le contraire d'une pulsion de mort; les morts ne ressentant rien, comme l'a souligné -- entre autres -- Lucrèce."
De la cire chaude sur tout le corps.

"Parmi les diverses catégories de dominés capables de me faire bander, je place au premier rang ceux qui exhibent le look le plus viril [...] et qui consentent, alors qu'ils ont la stature d'un mâle alpha (tels ceux dont Michelange a peuplé son oeuvre) à se laisser dominer, maltraiter, abuser sexuellement. Leur virilité ressort de façon plus éclatante dans ce jeu avec le dominateur qui mobilise toutes les énergies jusqu'à l'explosion finale. C'est dans cette catégorie que je place Alessio Romero. [...] Il ne montre pas seulement un corps de chair -- magnifique -- donné à voir dans la douleur et la jouissance, mais aussi un corps-texte, où les tatouages gravés dans la peau énoncent un programme de vie (rédigé qui plus est en latin, dommage pour les illettrés). Sur l'avant-bras gauche: Carpe diem, c'est-à-dire "Mets à profit le jour présent" -- pour éprouver, vivre, vibrer, jouir sans attendre demain ou regretter hier. Sur le haut de la poitrine: Usque ad finem -- "Jusqu'à la limite" ou plutôt "Jusqu'à la fin ultime", précisément en repoussant chaque jour la limite. Dans le corps d'Alessio la chair et le texte disent la même chose: le verbe se fait chair, la chair accomplit le verbe. Je lui souhaite de poursuivre dans cette voie exigeante et gratifiante, de repousser toujours plus loin ses limites. Il y a encore un troisième tatouage que je ne peux déchiffrer... ¿Alessio, puédase decirme lo que es escrito sobre su antebrazo derecho?"
Suspension en parallèle.

Ayant obtenu sa réponse, Manuel_37 remercie l'acteur et lui confirme que le latin est vraiment approprié au tatouage. Il lui souhaite de progresser de jour en jour dans l'accomplissement de ses proverbes. "Latina lingua re vera ad inscriptiones maxime idonea est. Opto ut in dies ad perfectionem praeceptorum quae elegeris progrediaris. Vale!"

André

mercredi 27 avril 2011

Poser sa tête sur une épaule, comme dans les banquets antiques

Icône du monastère Mar Sarkis en Syrie.
Jésus et ses proches compagnons (3)
Dans Le Banquet dont Platon est l'auteur (vers 380 av. notre ère), plusieurs personnages -- dont Socrate, Alcibiade et Aristophane -- se lancent dans un débat. Comme les disciples de Jésus qui se demandaient qui était le plus important parmi eux tout en préparant le repas pascal; ce à quoi le Maître avait répondu en leur lavant les pieds. Chez Platon, chacun expose sa conception de l'amour tout en buvant et grignotant; le sujet se situe aussi en rapport à un dieu: Éros. Et, tout au cours de la soirée, le jeune Agathon demeure étendu contre le vieux Socrate pour mieux capter sa sagesse à travers la chaleur corporelle. De même, les peintres de la Dernière cène représentent le mystérieux "disciple que Jésus aimait" (ainsi est-il nommé dans les évangiles) appuyant sa tête sur l'épaule du Maître.

Observez le thorax et l'abdomen: nous en reparlerons.
Dans les évangiles, à plusieurs reprises, Jésus ressent de l'amour pour l'un de ses interlocuteurs. Deux termes grecs sont utilisés; soit agape, pour l'affection et le respect, soit phileo pour l'amour conjugal, baiser compris. Lorsqu'un riche notable vient demander ce qu'il doit faire pour hériter de la vie éternelle, Jésus "fixe sur lui son regard et l'aime" d'affection. Le deuxième terme, plus tendre, s'attache à Lazare dont les soeurs inquiètes font savoir au Maître: "Celui que tu aimes est malade!" Lorsque Jésus arrive au village, Lazare est mort et Jésus "verse des larmes". La même nuance amoureuse figure au sujet du mystérieux "disciple que Jésus aimait".

Le panneau entier.
Nous les gars -- hétéros, bis ou homos -- ressentons pareillement ce désir plus ou moins satisfait de moments privilégiés entre hommes. Je pense ici non pas à des activités sexuelles, mais à des relations de partage intime par la parole et par des gestes de fraternité. Durant lesquels nous pourrions nous déboutonner (au-dessus de la ceinture) et échanger en confiance nos expériences et nos questions de tous ordres, qu'il s'agisse de bonheur ou d'échecs -- au-dessous de la ceinture comme au-dessus. Ce que nous n'avons pas vécu avec nos père et grands-pères, ou que nous aimerions prolonger avec nos amis. Pouvoir nous pencher sur une épaule, parler de la foi, de projets secrets et du lancinant désir; être entendus sans critique. Notre société n'offre que de rares occasions; et peu d'entre elles sont totalement satisfaisantes. La possibilité se présente parfois durant la collation qui suit des obsèques; ou dans les vestiaires après le match; dans un groupe d'hommes -- chorale, club de tir, entraînement sportif, échange psy ou spirituel, randonnée. Mais jusqu'où peut-on se déboutonner sans prendre trop de risques? Dites-le moi!

André

dimanche 24 avril 2011

La transmission de l'Esprit, du Maître nu à son disciple nu

"Come un Respiro", comme un souffle...
Jésus et ses proches compagnons (2)
Vu hier soir, le ballet Come un Respiro de la compagnie italienne Aterballetto (musique de Händel, chorégraphie de Mauro Bigonzetti) m'a transporté! Un bref pas de deux entre hommes évoquait pour moi exactement la vigueur, l'émotion profonde et la sérénité d'une cérémonie initiatique conduite par un maître humble, mais sûr de son fait. Comme Jésus. Ou Rumi, de la confrérie soufie, ou  Siddharta Gautama l'éveillé bouddha. C'est de l'élan spirituel qui dépasse toute expérience humaine -- sauf celle de l'amour-passion -- dont il s'agissait.

Je suis en train de lire le bouquin ci-contre (Jésus et la tradition chamanique de l'amour entre personnes du même sexe) de l'historien Will Roscoe qui s'est aussi penché sur les hommes aux deux esprits ("troisième sexe") chez les Indiens Zuni d'Amérique et sur les récits mythologiques qui concernent les homosexuel-le-s. Une lecture ardue car l'auteur étaie ses thèses par les textes eux-mêmes, et qu'il n'affirme pas ce qu'il ne peut que présumer. Et il dénonce la conspiration du silence ou l'aveuglement des chercheurs sur les découvertes récentes concernant les origines du christianisme. "La vérité vous rendra libres," avait dit Jésus.

Nombreux sont les théologiens et les ecclésiastiques qui chient dans leur froc en se cramponnant aux dogmes antiques plutôt que de reconnaître la relation fondamentale entre sexualité et spiritualité qui émerge de ces textes. (On constate les mêmes phénomènes de répression dans l'hindouisme et le bouddhisme.)


Les églises des cultes traditionnels se vident alors que les chapelles des fondamentalistes se remplissent. On le voyait jeudi à la TV romande. Les Évangéliques pratiquent le baptême des adultes par immersion, certains aussi invoquent les dons de l'Esprit saint (guérison, prophétie, transe, glossolalie = parler en langue), mais ils ont pasteurisé ces pratiques en détruisant les ferments de la passion pour les remplacer par les contrainte de la loi. Pas d'amour avant le mariage ni en dehors, pas d'avortement, homosexualité honnie, etc.

Le baptême de l'Esprit.
À travers nos yeux de gouines et de pédales, nous voyons que la spiritualité mystique (= au plus haut niveau) et l'amour gay sont aussi fondamentalement liés dans ces textes refoulés que l'équivalent hétéro. Les mythes de l'ancienne Mésopotamie, Le Banquet de Platon, les rites des chamans et certaines parmi les confréries chrétiennes des premiers siècles ne faisaient pas de distinction... Will Roscoe laisse entendre que le baptême chrétien par immersion a été repris de la tradition chamanique. C'était un rituel au cours duquel l'Esprit passait d'un maître spirituel à son disciple qu'il enlaçait, tous deux nus, pour qu'ils puissent devenir une seule chair avec un seul esprit, avant de se séparer en deux corps chacun remplis de l'Esprit. La pratique est attestée et condamnée par l'écrivain chrétien Clément d'Alexandrie (vers 200 de notre ère). Peut-être, écrit Roscoe, que Jésus était en train d'opérer un transfert chamanique de ce type lorsqu'on est venu l'arrêter au jardin des Oliviers. On a vu fuir un jeune homme nu. Les indices sont faibles, mais méritent d'être examinés, qu'il s'agisse d'une cérémonie avec transmission de sperme ou non.

André

jeudi 21 avril 2011

Mont des Oliviers: qui était le jeune homme nu près de Jésus?

Jésus et ses proches compagnons (1)
La scène se passe au premier étage dans une grande pièce garnie de coussins où un groupe d'hommes plutôt jeunes s'est réuni pour manger. Le chef, un certain Iéshoua', se lève de table, ôte tous ses vêtements devant ses camarades, se revêt d'une serviette, verse de l'eau dans une bassine et commence à laver les pieds de ces mecs, les essuyant avec sa serviette. Shim'ôn-Petros, l'un des gars, refuse car il est gêné. Le chef lui fait: "Si je ne te lave pas, tu ne pourras rien partager avec moi." Réponse qu'on essaiera de déchiffrer. Alors Petros réplique: "Chef, pas seulement mes pieds, mais aussi les mains et la tête!" Ce à quoi Iéshoua' répond: "Qui s'est baigné [avec moi] n'a plus besoin de se laver, sauf les pieds, car il est propre. Vous, vous êtes purs, mais pas tous." Il sait que l'un d'entre eux est une balance.

Depuis, Judas est devenu le patron des dénonciateurs. Mais ce qui nous intéresse ici, c'est le bain purificateur. Il semble que ces gars ont participé à une cérémonie initiatique entre mâles dont les évangiles ne parlent plus; le récit en aurait été censuré dans les premiers siècles de l'ère chrétienne.

Scène suivante. Après avoir partagé le pain et le vin, les compagnons se rendent au mont des Oliviers. Et là, le chef se montre inquiet. Il pressent que ses troupes vont l'abandonner dès que les forces de l'ordre se pointeront. Il dit: "Mon être se voile d'une tristesse de mort. Restez ici et veillez." Il s'éloigne un peu. Les gars se mettent à roupiller car c'est la nuit... Finalement la balance arrive entouré d'une équipe armée d'épées et de bâtons qui se saisit du chef. Les autres se cavalent. Et, nous dit l'évangile de Marc, "un adolescent le suivait, nu, enveloppé seulement d'un pagne"; les hommes de main se saisirent aussi de lui, mais il se dégagea de l'étoffe et s'enfuit à poil dans la nuit.

Des commentateurs ont vu dans ce jeune homme Marc, le reporter de l'événement. Avec les rares écrits chrétiens qui sont conservés de cette époque et d'autres témoignages sur le cercles d'initiés qui existaient tant en Palestine qu'en Grèce et en Égypte, nous tenterons de percer les mystères qui entourent Jésus, ses proches compagnons, le jeune homme nu et d'autres.

André

mardi 19 avril 2011

Gandhi et la tradition hindoue de la rétention du sperme

Classe de gym pour garçons indiens aveugles.
Gandhi: un bisexuel comme les autres? (3)
Dans le précédent épisode de la biographie Great Soul nous avons vu Gandhi complètement énamouré de son riche ami architecte -- gymnaste et culturiste demeuré célibataire toute sa vie -- avec lequel il partageait une ferme en Afrique du Sud. Deux hommes aux qualités opposées, disais-je, peuvent former un couple d'amis ou d'amants très complémentaires... Le petit père de l'Inde a montré à d'autres occasions qu'il avait des relations intenses avec des gens qu'il fascinait par son charisme. Dans une lettre à son tendre ami, Gandhi reconnaît qu'il a le béguin pour le pasteur anglais C.F. Andrews: "Bien que j'aime et adore presque Andrews, je ne t'échangerais pas contre lui. Pour moi, tu demeures le plus cher et le plus proche".

À l'époque, les hommes pouvait user entre eux de mots qui ne seraient pas acceptables aujourd'hui, sinon envers une femme. Et des femmes, il y en a eu beaucoup autour de Gandhi. Son épouse, des amies et des collaboratrices. Une foule d'admiratrices à travers le monde et jusque dans son ashram. Celles qui le massaient; et les jeunes filles qui partageaient sa couche pour réchauffer ses vieux os, dont sa nièce de 17 ans alors qu'il en avait 70. Elles en tout bien tout honneur; lui, dit-on, ne pouvant s'empêcher de bander, le bienheureux! [Dans la bible aussi, on voit le roi David déclinant grelotter jusqu'à ce que son serviteur lui procure une jeune vierge: "Elle couchera sur ton sein et mon seigneur le Roi aura chaud".]

Le Mahatma et les jeunes filles.
On le voit, la vie sensuelle du Mahatma était variée. Et d'autant plus complexe que Gandhi adhérait à la tradition hindoue de la rétention du sperme qui permet de prolonger l'acte et de conserver la vitalité de l'homme. On sait, par exemple, qu'il réprimandait son fils marié pour les relations sexuelles qu'il entretenait avec sa jeune épouse. D'autre part, il prônait aussi l'abstinence qui, chez lui, ne l'empêchait pas de s'exposer volontairement à la tentation! Ses admirateurs préfèreraient gommer ces aspects, mais pourquoi un grand homme serait-il diminué par son incarnation, sa nature humaine?

Jusqu'à l'abstinence.
Beaucoup d'hommes extraordinaires ont mené des vies privées compliquées et d'une grande puissance affective. L'exploration des frontières amoureuses découle de la même inventivité qu'ils manifestent dans la recherche de solutions sociopolitiques. Nous, hommes bi- et homosexuels, qui avons le privilège de naviguer le long de ces frontières fluides, devrions prendre plus au sérieux notre rôle subversif dans la société et faire progresser non seulement les normes sexuelles, mais aussi le mouvement social. Telle est la leçon particulière que Gandhi nous adresse. Et son arrière petit-fils, Tushar Gandhi, déclare que la famille s'oppose à toute censure concernant les biographies.

André

dimanche 17 avril 2011

La force de la terre et de l'air dans le corps des jardiniers

Lorsque j'ai présenté les premières offres d'emploi de jardiniers, personne n'a envoyé de commentaire pour me donner conseil dans ce choix délicat. Je suis donc obligé de vous soumettre de nouvelles photos.

En attendant, je jardine solo. J'ai semé différentes variétés de tomates, courges, courgettes, concombres et basilic qui poussent actuellement dans de petits pots, à côté de ma table à manger.

J'ai pris ces tulipes en photo à l'heure des premiers rayons du soleil aujourd'hui. On plante ou déplace des bulbes en automne, avec des doigts gourds; les yeux moissonnent le résultat maintenant.

Pour ceux qui ne disposent pas d'un lopin de terre (le mien est petit, en ville), le jardinage est une affaire intimidante. J'ai appris en aidant mon grand-père dans son immense plantage, puis à côté de mon père dans son jardin de ville.

Ils ne m'ont pas transmis leur savoir-faire oralement. Mais je m'aperçois que j'imite leurs gestes, et que les notions de bases me sont venues par l'observation.

Si le jardinage ne représente qu'une tâche domestique de plus, abandonnez-le. Car le contact avec la terre et les plantes apportent des forces vives à votre corps et votre âme lorsque vous vous laissez imprégner de ces énergies, genoux nus plantés dans le sol et torse à l'air, le reste du corps aussi chaque fois que c'est possible. C'est le secret de la force tranquille et harmonieuse des jardiniers.

André

samedi 16 avril 2011

Le coq un peu folle: une affiche qui en dit trop, ou pas assez?

L'affiche de la Marche des fiertés (gay pride) qui se tiendra à Paris le 25 juin suscite la polémique. Marrante, conçue par des bénévoles, elle joue sur les stéréotypes. 1) La spécificité française ("Allons enfants de la partie [le cock, bite pour les Américains], le jour de gloire [pride] est arrivé...). 2) L'animal représentatif des dirigeants (politiquement dans la merde jusqu'aux couilles, mais continuant à pousser des cocoricos dans la basse-cour européenne). 3) Le racisme de droite (coq blanc). 4) Les folles d'un côté et l'homophobie de l'autre (le boa autour du cou).

Un concentré franchouillard d'autodérision, mais pas très professionnel puisqu'il s'agit d'une affiche publique. Le coq représente surtout les mecs. Entre pédés, nous savons rire de tout, même de nous, comme les juifs. Mais les lesbiennes et les bis n'y sont pas vraiment représentés. Ni celles et ceux qui luttent contre l'intolérance et les agressions.


L'association Le Refuge (aide aux ados victimes d'homophobie) constate: «Nos psychologues passent un temps infini à déconstruire ces clichés intériorisés par les jeunes qui refusent leur homosexualité et sont dans un déni d'eux-mêmes», alors il faudrait être plus «vigilant quant à l'utilisation de stéréotypes réducteurs et contre-productifs».

Quelques bribes de commentaires glânés sur le site de Libération. Tchaito: "Les homo-bobo-branchouilles du Marais [...] sont les décideurs pour ce genre d'affiche, ils vivent dans leur petit microcosme parisien... [Ils] proposent une sorte d'image d'Epinal du gay [...] disant en substance: voilà quand vous êtes homo vous devez être une folle excentrique noctambule."

Blaha: "Marche des fiertés! [...] Cette appellation est ridicule : fierté de quoi ? C'est quoi cette histoire de communauté gay: ras le bol des clichés faciles, il n'y a pas de communauté, que des gens. Pourquoi pas la communauté des pieds plats [...]? Moi ce que je vois dans mon milieu (petit à moyen bourgeois) ce sont des hommes ou des femmes qui rasent les murs et n'osent même pas parler, même avec des amis de longue date, de leurs émotions ou autres, relatifs à leur homosexualité.[...] Ils n'iront pas à la Marche! Ils vivent avec leur secret et qu'on ne les emmerde pas. Leur entourage amical est leur seule assurance."


Astares: "Vous n'y avez jamais participé, sinon vous auriez vu que 99,99% des participants sont tout ce qu'il y a de plus banal et quotidien. [...] La Gay Pride est [...] un carnaval contre la bêtise homophobe, une façon humoristique de revendiquer notre fierté d'être ce que nous sommes face à l'intolérance homophobe et à l'hétéronormisme étroit de la société. [...Elle est] un événement essentiel de la culture populaire gay, elle rassemble tout le monde, de tous horizons [et] fait partie intrinsèque de l'histoire du mouvement LGBT, une part de notre patrimoine commun [...]. Que ceux qui sont gênés, y compris chez les LGBT, par leur côté provocateur, par les drags queens et les corps dénudés, se remettent en cause, car la libération de nos corps de l'hétéronormisme ambiant est un élément émancipateur essentiel; sinon on n'a plus qu'à retourner au placard. Si les GP dérangent c'est qu'elles sont nécessaires, voila tout..."

La notion de fierté doit être prise ici dans son sens anglais. Proud (fier) est utilisé à toutes les sauces et veut dire heureux, reconnaissant, digne. L'idée est qu'il n'y a aucune honte à être gay, aucune raison de se laisser humilier.

André

jeudi 14 avril 2011

Conversation crue et amère entre un père et son fils vieillissant





Un fils dans la cinquantaine s'adresse à son père:

-- Fait vraiment chier de vieillir!

Le père:

-- J'suis payé pour le savoir...

-- Et la gravitation universelle, elle améliore pas la situation.

-- Très juste! L'attraction terrestre te tire vers le bas. Elle te ramollit la tronche et transforme tes pectoraux en nénés. Elle rallonge aussi tes fesses.

-- Ouais, y a tout qui pendouille. Surtout les couilles.

-- Seule exception: le zob; l'est pas concerné par la pesanteur. Dommage... Je me demande bien pourquoi.

-- C'est la preuve que Dieu nous donne de son existence. Du reste, pour nous emmerder encore plus, il a placé le point P au fond du trou de balle.


Via Bill in Exile.

mardi 12 avril 2011

Gandhi à son ami: "Tu as pris possession de mon corps"

Johannesbourg 1913: Gandhi, une amie et le cher Hermann.
Gandhi: un bisexuel comme les autres? (2)
Je reprends la nouvelle biographie de Gandhi -- qui suscite le scandale en Inde alors que le livre Great Soul n'y est pas encore en vente -- où nous l'avons laissée vendredi: en Afrique du Sud, au début du siècle dernier. C'est là que le futur Mahatma rencontre le riche architecte Hermann Kallenbach, un juif allemand qui muscle son corps avec assiduité. Deux hommes aux qualités opposées, cela peut donner un couple d'amis ou d'amants très complémentaire. Parce que l'auteur n'a pas la preuve formelle qu'ils ont passé à l'acte. Mais il cite des lettres enflammées dont on ne sait s'il faut les interpréter au propre ou au figuré.
En compagnie de Charlie Chaplin.

En 1909, Gandhi est à Londres. Il écrit à son ami: "Ton portrait (le seul) se trouve sur la cheminée de ma chambre à coucher. La cheminée est en face de mon lit." La ouate et la Vaseline, poursuit-il, "sont un constant rappel". Cela "pour nous prouver à toi et à moi combien tu as complètement pris possession de mon corps. C'est de l'esclavage à proprement parler." "Possession", "Vaseline": à vous de supputer. Il se peut que Gandhi ait utilisé le lubrifiant pour faciliter les lavements qu'il s'appliquait lorsqu'il jeûnait. (C'est un geste indispensable, je l'ai expérimenté durant mes jeûnes, pour se libérer de la matière fécale qui n'est plus propulsée par la nourriture.) Sinon, laisse entendre l'auteur, ce lubrifiant annonçait déjà l'amour immodéré que Gandhi manifesterait plus tard pour les massages qu'il se faisait donner dans son ashram par des mains féminines. Ce qui faisait jaser d'autant plus que le saint homme prônait l'abstinence sexuelle pour lui et son entourage.

Gandhi (à g.) et son camarade d'école.
À l'époque où les deux amis s'étaient installés ensemble dans un domaine agricole en Afrique du Sud, Gandhi surnommait Kallenbach "Chambre basse" et s'appelait lui-même "Chambre haute". [Oui, d'accord, qui c'est qui fait l'homme et qui...?]. Chambre basse qui finançait le domaine avait le droit de décision sur tout ce qui concernait le terre-à-terre, alors que Chambre haute se réservait le rôle de visionnaire et d'âme pensante du couple. En 1911, alors que l'architecte se rend en voyage en Europe, Gandhi lui fait jurer qu'il ne regardera aucune femme avec désir. Les deux se promettent "plus d'amour et encore plus d'amour, [...] d'une qualité que le monde n'a jamais connue".

Le feuilleton continue sur le malaise que la révélation des amitiés mâles du Mahatma Gandhi cause actuellement à l'Inde. Puis nous parlerons de Jésus, de ses compagnons les plus proches et des initiations secrètes qu'il organisait pour eux.

André

dimanche 10 avril 2011

Sens dessus dessous, ou sans dessus ni dessous

La confusion établie entre l'expression anciennement correcte "sens dessus dessous" et celle, galvaudée, de "sans dessus dessous" est, bien entendu, liée à la propagation orale des mots qui a pris le pas depuis longtemps, hélas, sur l'héritage écrit.

Pourtant, si l'on prend le temps d'étudier sérieusement "sans dessus dessous" on se rend compte que sa profonde signifiance apparaît lorsqu'on évoque Superman en vêtements civils, puisque son déguisement de super-héros consiste principalement en un slip (dessous) revêtu sur son collant (dessus).

Ce qui signifie que le dessous n'est pas à sa place; mais pour savoir s'il y a un dessous lorsqu'il n'y a plus de dessus, il faudrait observer Superman pendant qu'enlève sa combinaison.

Remerciements à: dÉsencyclopédie pour le non-sens; à Sicilian40 pour les photos.

samedi 9 avril 2011

" R i i i i i - c o - l a a a a a ! "

Attention, c'est un médicament! Lisez la notice d'emballage et demandez conseil à votre médecin ou votre pharmacien. Composition: achillée millefeuille, alchémille, guimauve, marrube, mauve, mélisse, menthe, pimprenelle, plantain, primevère, sauge, sureau, thym, véronique.

Une idée de Scott dans Bill in Exile.

vendredi 8 avril 2011

Mahatma Gandhi, l'homme au pagne, encore plus nu devant l'Inde qui le révère

Le Mahatma filant le coton.
Gandhi, un bisexuel comme les autres? (1)
Mahatma, c'est-à-dire "Grande âme", telle est la qualité que l'Inde associe au souvenir de Mohandas Karamchand Gandhi (1869 à 1948), l'homme qui a conduit cet État à l'indépendance grâce à sa pratique de la non-violence. Une biographie qui paraît ces jours, Great Soul du journaliste américain Joseph Lelyveld, jette une lumière dérangeante sur les relations amicales qu'entretenait ce petit homme avec ses proches compagnons. Lui qui, selon Nehru, "compensait son piètre physique par une âme d'acier [...]. Malgré son visage peu impressionnant, son pagne, sa nudité, il y a avait en lui quelque chose de royal qui forçait à lui rendre obédience..."

Le pagne, traditionnel dhotti indien, que Gandhi s'était mis à porter après un voyage à travers l'Inde, au cours duquel il avait pris conscience de la pauvreté généralisée. Pagne dont se moquait Winston Churchill, pourtant réputé porter des slips de femme dans ses moments de débordement.

En Afrique du Sud.
"Monsieur Winston Churchill m'a qualifié de fakir à moitié nu et séditieux", avait déclaré Gandhi dans un discours. "Mais des millions d'Indiens ne possèdent rien d'autre au monde que cette bande d'étoffe qui les protège du déshonneur. Je ne vais pas mener campagne sur le thème du retour au pagne! [... Mais] si à Londres, je suis invité à rendre visite à sa Majesté le Roi Empereur, je ne porterai rien d'autre que ce qui symbolise la misère de l'Inde: le pagne."

Voyage en troisième classe.
Sur une célèbre photo, on voit Gandhi filer le coton dans son ashram, pour montrer qu'il était cohérent avec son éthique de justice et d'égalité. Il était capable de confectionner ses propres vêtements, pagne et châle. Il était végétarien et avait renoncé à toute sorte d'aliments qu'il considérait comme échauffants pour la libido. C'est son riche compagnon juif allemand, Hermann Kallenbach, qui lui avait signalé l'effet aphrodisiaque du lait. Et Gandhi avait étendu le renoncement au chocolat. Mais un peu plus tard, à cause des hémorroïdes qui couronnaient son anus déjà tourmenté par les lavements lors de ses nombreux jeûnes, le futur Mahatma avait décrété qu'ils pouvaient boire du lait de chèvre...

Dans Case des hommes -- où l'on apprécie la nudité, si proche de la sainteté --, le feuilleton est lancé sur le malaise que la révélation des amitiés mâles du Mahatma cause actuellement à l'Inde. Puis nous parlerons de Jésus, de ses compagnons les plus proches et des initiations secrètes qu'il organisait pour eux.

André

mercredi 6 avril 2011

Pendant que Jeff se branle devant ses abonnés, son épouse prépare le repas

Le soldat Jeff a trouvé sa vocation sous les drapeaux. Pour occuper son week-end, il branchait la caméra de son ordi sur un site d'échanges... disons visuels; de plus en plus nombreux, ses admirateurs ont finalement crashé le système. Des copains ont alors conseillé à Jeff d'ouvrir son propre site. L'expérience a duré une année, puis l'armée américaine a découvert le pot aux roses et il a été renvoyé.

Les mecs qui se branlent devant leur caméra trouvent peu de partenaires curieuses; la majorité des femmes qui le font sont des gagneuses. Alors, revenu à la vie civile, il y a dix ans maintenant, Jeff a lancé un site payant qu'il a nommé Str8Cam, c'est-à-dire Caméra hétéro -- puisqu'il l'est. Les abonnés sont tous des mecs et ils lui envoient des demandes ou des remarques pendant le spectacle en direct, sinon des messages lorsqu'ils regardent une séance enregistrée.

Jeff n'est pas un Adonis; c'est le gars sympa du genre voisin serviable et son public apprécie sa bonhomie. Lorsqu'un admirateur lui demande d'écarter les fesses ou de bouffer son slip, il le fait avec le sourire. S'il remporte tant de succès, c'est parce que la concurrence est assurée par de jeunes allumeurs hétéros qui considèrent leur clientèle gay avec mépris.

Jeff n'établit pas de classifications. "Dans la vie, d'être gay ou hétéro ou bi ou ce que vous voulez n'a aucune importance. Je ne me pose pas de question sur mes fans. Je les considère comme mes amis. Certains sont des hétéros, d'autres sont gays, cela n'a aucune importance. Tous les hommes aiment se branler en bande, alors... C'est merveilleux d'être admiré et je suis heureux si je peux leur donner du bonheur. Ou mettre un rayon de soleil dans leur journée lorsqu'ils m'envoient un mail auquel je réponds personnellement."

Il lève la fonte plusieurs fois par semaine, en tous cas avant chaque show pour être en pleine forme. Il a fait du body et a participé à quelques compétitions. "Mais pour y aller sérieusement, il faut avaler tellement de poulet et de produits que cela revient trop cher." Jeff arrondit ses fins de mois en faisant ce qu'on appelle du placement de produits durant ses séances de paluchage. Une marque de slip bien visible par ici, le lubrifiant de sa propre marque par là.

"L'idée du lubrifiant m'est venue parce que j'en utilise pour mon exhibition. Je n'en trouvais point qui dure assez longtemps sans avoir besoin d'en reverser, ce qui distrait [nous aussi on a ce problème, Jeff!], ou sans être trop huileux, ce qui salopait mon clavier et les boutons de la caméra." Il a donc décidé de créer son propre lub. "J'en voulais un persistant, qui fonctionne bien dans les cylindres de masturbation et soit facile à nettoyer. En plus, il fallait pas qu'il soit transparent, mais ressemble à du jus de couille, c'est plus excitant! Comme ça, je peux en parler tout en le montrant sur ma main sans que cela fasse pub. Mon lub ressemble à du sperme; il excite les acheteurs. Tout le monde en parle sur Twitter."

André