lundi 30 mai 2011

Mettre son énergie corporelle et spirituelle dans un paluchage

Dialogue avec Solo (3)
Solo 89 (22 ans) et moi avions ouvert une dialogue sur le paluchage en mars dernier (cliquez sur ce thème dans les Repères à droite pour retrouver nos échanges). Puisqu'il ne rencontrait son ami que deux ou trois fois par semaine, Solo était gêné de recourir parfois au pignolage. Je lui répondais qu'apprendre à se connaître soi-même permet aussi de progresser. Il écrivait: "Je sais que la masturbation est importante pour l'apprentissage de la sexualité. Mais j'ai toujours entendu dire que c'est avec un partenaire durable (dans mon cas j'espère que ce sera notre vie entière) qu'on peut envisager des choses extraordinaires. Cela m'embarrasse d'imaginer que je pourrais le faire tout seul. J'aurais l'impression d'écarter mon ami."

La semaine passée, Solo 89 a donné de ses nouvelles. Extrait: "J'ai parlé de ce que j'avais sur le coeur avec mon chéri et il a souri parce que lui aussi se faisait du scrupule à ce sujet. Nous avons décidé de nous branler en pensant l'un à l'autre quand nous sommes séparés. La sensation est très forte, mais parfois mes pensées s'envolent vers d'autres fantasmes. Et le sentiment de honte recommence. Je sais que c'est partiellement dû à mon éducation, mais quand même... Et je n'ose pas lui dire."

Solo! ton ami et toi, vous êtes jeunes; vous avez la chance de découvrir parallèlement et ensemble les territoires de l'amour. Je me souviens qu'à ton âge, moi aussi j'étais persuadé que la branlette et les fantasmes étaient incompatibles avec la vie de couple. Depuis lors, j'ai expérimenté que l'amour avec soi-même incite l'homme à se dépasser s'il veut découvrir des mondes nouveaux. Et rien n'empêche de  partager l'expérience avec la femme ou l'homme qu'on aime, ni de se mettre ensemble au diapason d'une euphorie (une extase, béatitude) qui touche au divin. "Divin" dans le sens que je deviens possédé par cet amour sans limite qui me bouleverse pendant un orgasme de magnitude 7 sur l'échelle de Richter.

Cela s'apprend au long de la vie; il suffit de cultiver l'espérance et la curiosité... Il y a quelques années, j'ai fréquenté un stage de "sexe avec soi-même" en Bavière, dirigé par un ancien théologien et moine bénédictin nommé Armin Heining qui enseigne maintenant le tantra (occidental). Nous étions une quinzaine de mecs comme toi et moi et nous apprenions à rassembler nos énergies corporelles et spirituelles à travers différents exercices et rituels, jusqu'à atteindre l'extase -- individuelle et/ou collective...

À l'époque, si Armin avait décerné des notes, j'aurais échoué à l'examen final, parce que la mort de mon compagnon était encore trop proche. Mais lors d'un de ces exercices très physiques, axés sur la respiration, par lesquels nous commencions la journée en transpirant comme des taureaux et en étant parcourus d'émotions fortes, j'ai vu le cercueil de mon mec s'éloigner un peu de moi, suffisamment pour m'encourager à reprendre le cours de ma vie. Comme quoi, Solo, tout est dans tout, et réciproquement! Eros et Thanatos.

André

samedi 28 mai 2011

Chiche, puisque l'homosexualité est un choix, prouvez-le et sucez!

Le rejet, pour perpétuer la marginalisation des femmes et les hommes bi- ou homosexuel-le-s, il est variable suivant les cultures, les appartenances politiques et les religions. Mercredi, par exemple, dans une commission des lois de l’Assemblée nationale française, la députée UMP de Tarn-et-Garonne Brigitte Barèges s'est exclamée, au sujet de l'ouverture du mariage aux couples de même sexe: "Et pourquoi pas des unions avec les animaux? Ou la polygamie?" [Mais voui ma pov p'tite dame, il pourrait arriver que le bout-de-chou que vous avez mis au monde dans la douleur se découvre lesbienne et se mette en ménage avec une guenon!] La semaine dernière au Canada, John Cummins, chef du Parti conservateur de la Colombie britannique, a déclaré qu'on ne devrait pas protéger les gays contre les discriminations parce que l'homosexualité "est un choix conscient". Argument répété en boucle par les milieux religieux fondamentalistes.

Un forum pluridisciplinaire s'est tenu la semaine dernière à l'Université de Fribourg (Suisse) sur les "Modèles d'exclusion au XXe et au XXIe siècle". Antisémitisme et islamophobie figuraient au programme. Question: quelle représentation de l'autre a poussé les nationaux-socialistes à éradiquer tous les apports des savants et des artistes juifs dits "dégénérés" qui étaient porteurs d'une modernité ressentie comme menaçante pour les valeurs allemandes? Et les homosexuels aujourd'hui, en quoi menacent-ils les valeurs occidentales? Est-ce que je vous empêche d'aimer, de vous marier, d'aller à l'église le dimanche?

L'homophobie a changé de visage depuis la moité du siècle passé. À l'époque, la réalité homosexuelle était mal connue. Puis les militants se sont frayé un chemin dans la société; et la visibilité gay a évolué avec '68 (peace, love and pride), '85 (h.i.v. et sida); ensuite sont venus le pacs et le mariage. Nos concitoyens ont appris à nous (re)connaître, nos adversaires à combattre notre exigence d'égalité.
 
Dan Savage, le chroniqueur hebdomadaire de Savage Love, rubrique cul et coeur ouverte à toutes les sexualités, propose cette semaine un défi à ceux qui argumentent que l'orientation homosexuelle naît d'une décision délibérée de l'individu concerné (et qu'alors il mérite toutes les discriminations). Voici enfin, écrit-il, la possibilité de prouver que vous avez raison... Il invite le politicien John Cummins à choisir de devenir gay lui-même. "John, sucez ma bite!" Dan précise que John n'est pas son type de mec, "mais il m'importe autant qu'à vous de résoudre ce débat une fois pour toutes". Le Canadien n'a qu'à proposer une date et un lieu, Dan s'y rendra avec son chibre et une équipe pour filmer. "Et vous pourrez démontrer comment ce "choix conscient" se produit; vous pourrez commuter l'interrupteur, John, faire ce choix, puis vous lâcher sur vos genoux cagneux et sucer ma bite. Et après que vous aurez avalé la crème, John, nous mettrons la vidéo sur l'internet et vous serez le héros de tous ceux qui soutiennent la théorie du choix à travers le monde."

André

jeudi 26 mai 2011

Le cul sur la toile s'inscrit dans une dynamique de civilisation

Votre action se lit à...
L'e-G8, forum sur l'informatique a débuté lundi à Paris. Le président Sarkozy a ouvert les feux. [Petit florilège de l'article d'Alexandre Hervaud cueilli dans la page Écrans de Libération.] Un portique de sécurité comme à Orly, suivi d’un café gratuit [What else?]. En attendant de faire son discours, le Président fait des petits coucous au premier rang (Frédéric Lefebvre, Christine Lagarde, Eric Besson). Lorsqu’il prend la parole, il ne tarit pas d’éloge sur l’Internet qu’il connaissait "si mal". Pour faire comprendre qu’on n’est pas venu beurrer des tartines, il souligne l’importance de l’évènement:  "L’Histoire se souvient toujours de ces lieux vers lesquels à un moment donné toutes les forces créatives d’une époque semblent vouloir converger". Selon toute vraisemblance, il est question de l’espace Nespresso.
...l'échelle de l'Histoire...

Emphatique, le Président compare les acteurs du Net à des Colomb, Galilée, Newton et Edison, déclarant:  "Votre action se lit à l’échelle de l’Histoire et s’inscrit dans une dynamique de civilisation." Ah, nous y voilà ! Parlant de responsabilité forcément partagée quand on touche au Net ("L’amalgame des seules aspirations individuelles ne suffit pas à faire un contrat social"), le Grand Civilisateur se livre à une défense passionnée des créateurs [par ex. les blogueurs?] et de la propriété intellectuelle [par ex. ces photos de bomecs que nous pillons allègrement de site en site?], après avoir mis en garde les entrepreneurs que bon, ça serait pas très cool que leurs outils soient utilisés par les cybercriminels et les pédophiles — on attend le même genre de discours adressé aux fournisseurs d’électricité, par exemple, qui sont après tout eux aussi responsables indirects de bien des fléaux [dont la mort de Claude François?].
...et s'inscrit dans...
Pour en revenir à la défense des créateurs, Sarkozy use de la figure rhétorique dite du "respect/clash" pour titiller la fibre des entrepreneurs:  "Vous avez permis à chacun, par la seule magie du Web, d’accéder d’un simple clic à toutes les richesses cul-turelles du monde. Il serait vraiment paradoxal que le Web contribue, à terme, à les assécher". Et de citer Beaumarchais dans une envolée sur le droit d’auteur qui a fait couler quelques larmes d’émotion dans la salle (on plaisante, hein!). Parce que bon, c’est bien gentil le Net, mais "vous avez besoin d’entendre nos limites".
...une dynamique de civilisation.

Au lieu de répondre à une question posée par Reporters sans Frontières soulignant la timidité de l’Elysée face à la défense des cyberdissidents, le Président se lance dans la justification des interventions militaires en Côte d’Ivoire et Libye, même si le musellement du Net est devenu, pour Nicolas Sarkozy, "une étape sur l’échelle de la honte des dictatures". Cet échange rempli d’une certaine suffisance résume ce vers quoi se dirige le forum: une relative ignorance des enjeux exprimés par les consommateurs [par ex. les lecteurs de blogues?], les spécialistes et défenseurs du Net, au profit d’une massive séduction des entrepreneurs, opérateurs et grosses entreprises du secteur. A.H.

mardi 24 mai 2011

Dominique - nique - nique / Les prédateurs / Le viol / Les gays

Avant que DSK ne se fasse arrêter à New York, c'est son visage -- tel qu'il apparaissait dans la presse rapportant qu'il était le présidentiable préféré des Français -- qui me frappait. Un mec bouffi (trop de gueuletons, pas assez de plein air), fermé (ne communiquant pas et sélectionnant ce qu'il veut entendre) qui pourrait devenir un de ces chef d'État -- habiles et intelligents au demeurant -- auxquels il manque un rouage pour en faire un homme équilibré dans ses fonctions et sa vie privée.

A-t-il commis un suicide politique et affectif "à l'insu de son plein gré", comme l'exprimait si bien le cycliste, parce qu'il ne supporte plus sa situation de mâle alpha pris en charge par une ex-gloire des médias, riche et protectrice de nature, qui sait si bien materner ce gros bébé et nettoyer les cacas qu'il laisse traîner derrière lui? [C'est mon raccourci de quatre sous...] Et l'expression de DSK après son arrestation, visage au chômage, me fait penser à ces jeunes enfants qui ne comprennent sincèrement pas pourquoi on les gronde d'avoir commis quelque chose d'interdit qui est pourtant si facile à faire.

Cet homme, comme beaucoup d'entre nous, a été influencé par l'éducation latine qui valorise les obsédés sexuels -- ceux qui passent à l'acte -- en les considérant comme des "séducteurs". Dans cette société, l'attaque à bite armée n'est considérée comme criminelle que si le prédateur est "un pauvre type". S'il est un puissant de la terre, politicien ou patron, cela fait partie de son charisme. S'il est un ecclésiastique, un professeur ou un proche de la victime, on détourne la tête. Et puis, qu'est-ce que ça peut faire d'être enfilée une fois de plus? Quoi qu'il en soit, les femmes cherchent toujours à gagner sur les deux tableaux: une bonne petite baise, suivie d'une bonne petite vengeance envers la gent masculine... Il en est de même pour les gays qui, c'est évident, ne cherchent qu'à se faire entuber...

Alors, mes frères, ne rigolez pas avec les tombeurs lorsqu'ils détaillent leur tableau de chasse. Un vrai charmeur ne force pas les situations, c'est de séduire qui le fait bander. Et il ne s'en vante pas, parce que le bonheur est partagé également entre elle et lui, ou lui et lui.

Dénoncer le viol est une démarche très, très pénible. Combien de femmes ont pu s'y résoudre? Ont obtenu le soutien nécessaire pour le faire? Combien de mecs, hétéros ou homos? Il faut tellement de temps pour s'en remettre -- et beaucoup ne sont jamais totalement guéries/guéris. Alors, quand on entend -- comme actuellement -- le terme de "troussage de domestique" ou "il n'y a pas mort d'homme", on se dit qu'il faudra encore parcourir un long chemin pour donner un sens concret et collectif à l'empathie.

André

dimanche 22 mai 2011

Plantoir et semences, pour lui le jardinage c'est du sexe

Il faisait chaud hier. Candidat No 1.
Miracleman, qui habite la Californie du nord, écrivait dimanche dernier dans son blogue Morning Rain Shower: "J'ai fait les plantations dans mon jardin cette semaine. Pour moi, le jardinage est comme le sexe. J'aime creuser en profondeur lorsque je plante mes semences. J'aime que cela soit vraiment salissant et me fasse transpirer et parfois mes genoux sont un peu crottés."
Candidat No 2.
Hier, j'ai bêché pour préparer la planche des tomates. J'ai essayé une méthode plus légère pour paresseux intelligent: retourner la terre en surface, épandre des granulés de fumier et recouvrir d'un peu de compost assez nouveau pour contenir beaucoup de vers bien grouillants. Au pluriel, on ne sait plus si les vers sont des lombrics chargés d'ameublir le terrain ou si je répands de la poésie comme Miracleman joue avec l'idée de son plantoir et sa semence...
Tamaris, pavots et lac Léman à gauche.

Pendant ce temps, mon maître en arboriculture et son assistant abattaient un arbre chez un voisin. Son travail achevé, il est venu faire un tour dans mon jardin pour constater comment "ses" arbres se portaient -- ceux qu'il avaient taillés et ramenés à la vie. Le griottier est splendide de santé, harmonieux dans sa coupe. J'ai remarqué qu'une branche dépassait de 30 cm, cela en tirant sur une petite touffe de cheveux irrésistiblement dressée sur sa tête, juste pour marquer l'équivalence. Il a ignoré cette privauté. Quarante ans nous séparent et dans son pays on respecte les anciens. Puis il a admiré l'arbuste à kakis sur lequel il m'avait donné une leçon de taille très circonstanciée. Je pensais à la Genèse narrant la création du monde et ponctuant cela d'un "Dieu vit que c'était bon". Les fleurs du kaki me donnent l'espoir de voir mûrir ses premiers fruits à la fin de l'été.
Cerisier dont mon maître tirera une table.
Candidat No 3.

J'ai invité mon maître et son jeune assistant à partager le déjeuner avec moi. C'est toujours intéressant de s'entretenir avec des mecs que leur métier passionne. Ensuite ils ont taillé un vieux figuier planté par mon père pour relancer la vie dans sa partie la plus vigoureuse. Ils ont aussi raboté le tamaris puis sont partis rejoindre leurs enfants. Et moi, j'attends toujours votre aide, lecteur, dans le choix cornélien d'un jardinier qui me déchargerait pour que je puisse mieux m'occuper de ce blogue! Trois candidatures aujourd'hui.

André

vendredi 20 mai 2011

Le secret de Schwarzenegger: la muscu, un orgasme continuel

Donc, après 25 ans de mariage, le couple que formaient Arnold Schwarzenegger et Maria Shriver se désintègre. Ils ont une famille de quatre enfants. Et puisqu'il vient d'achever son mandat de gouverneur de Californie, il s'est senti libre d'annoncer à son épouse qu'il est père depuis dix ans d'un cinquième enfant dont la mère est une employée de maison qui a travaillé chez eux. Dur pour Maria. Mais, élevée dans le clan Kennedy, elle ne devrait pas être étonnée. On dit que les filles d'alcoolo tombent sur un mari alcoolo, les filles d'un homme violent deviennent des épouses battues; il faut croire que celles qui sont nées dans une famille de coureurs recherchent aussi un coureur... Rappel de quelques phrases célèbres prononcées par Arnold.

-- Maria et lui. "Nous formons le couple le plus heureux au monde."
-- Modeste? "Je savais que j'étais un gagnant. Que j'étais destiné à de grandes choses. Les gens diront que ces affirmations manquent de modestie. D'accord! Mais le mot modestie ne s'applique pas à moi."
-- Sur le harcèlement sexuel. "Beaucoup de ces histoires rapportées dans les journaux ne sont pas vraies. Mais en même temps, je peux vous dire qu'il n'y a pas de fumée sans feu."
-- Sur les "catégories sexuelles". "Je n'ai pas d'échelle des valeurs dans ma tête qui dirait: ça c'est bien, ça c'est mauvais. Pour moi, homosexuel signifie uniquement qu'il prend son pied avec un homme et moi avec une femme. Les deux se valent, en ce qui me concerne."
-- Gang bang. "Les bodybuilders font souvent la fête. Je me souviens qu'au Gold Gym, à Venice (Californie), là où s'entraînent les mecs qui sont au top, on a vu arriver un jour une fille black complètement nue. On lui a tous sauté dessus et on l'a emmenée au premier étage. Mais ils l'ont pas tous baisée; seulement les gars qui peuvent arquer en présence d'autres mecs. Pas tout le monde y parvient. Certains pensent qu'ils n'ont pas une bite assez impressionnante, alors ils n'arrivent pas à bander... D'avoir une fille à disposition, c'est une bonne récréation au milieu d'un entraînement intense. Et après, chacun retourne au boulot sérieux."
-- La muscu: un orgasme. "La plus forte sensation que vous puissiez ressentir dans une salle d'entraînement, c'est pendant que vous pompez vos muscles. Disons que vous travaillez les biceps. Le sang afflue dans vos muscles, c'est ça la pompe. Ils deviennent de plus en plus durs, comme si votre peau allait péter; comme si quelqu'un y insufflait de l'air jusqu'à ce qu'ils explosent. C'est fantastique! Pour moi, aussi jouissif qu'un orgasme. Comme de faire l'amour à une femme et de jouir. Alors croyez-moi je suis au septième ciel. Je jouis en salle, je jouis lorsque je m'entraîne à la maison, je jouis dans les coulisses en pompant mes muscles avant un concours; et je jouis en posant devant 5000 personnes. C'est la même sensation. Donc je jouis jour et nuit, vous pigez?

André

mercredi 18 mai 2011

Le Christ revient samedi -- et je n'ai rien à me mettre!

Où se cacher?
Vous, les mécréants qui l'ignorez encore, sachez que Jésus reviendra samedi prochain enlever les vrais croyants pour les amener au ciel. C'est Harold Camping qui l'annonce et beaucoup s'y préparent aux États-Unis. Il se fait entendre sur Family Radio et a déjà récolté 100 millions de dollars pour annoncer cette bonne nouvelle, afin que vous vous repentiez à temps et fassiez partie du voyage. Programme de la journée (je cite la 1ère épitre de Paul aux Thessaloniciens 4:16): "Au signal donné par la voix de l'archange et la trompette de Dieu, le Christ descendra du ciel, et les morts qui sont croyants ressusciteront en premier lieu; après quoi nous, les vivants, nous serons réunis à eux et emportés sur des nuées pour rencontrer le Seigneur dans les airs. Ainsi nous serons avec lui pour toujours."
Une dernière fois.

À dieu les copains!
Ceux qui seront restés sur la terre (la plupart des gouines et des pédés) connaîtront l'abomination de la désolation et finiront par combattre aux côtés de Satan dans la bataille finale d'Armageddon, contre Jésus et son peuple. Enfin, ce monde prendra fin le 21 octobre. Comme les animaux des fidèles ne seront pas ravis au ciel avec leurs maîtres, une compagnie gérée par des infidèles en prendra soin jusqu'au jugement dernier, à condition que les frais d'entretien aient été versés à temps. Quelle chance ils ont, les chiens des Ricains!
Mécréants au bord de l'apostasie.

Samedi, si vous ne comptez pas faire partie du voyage, évitez le voisinage des cimetières à cause de toutes ces tombes ouvertes: ça va schlinguer! De plus, le tremblement de terre qui déclenchera l'ouverture des tombes risque de produire des dégâts: ne vous cachez pas dans un abri, il vous tomberait sur la tête. Harold Camping prédit que les élus seront au nombre de 200 millions. Et comment a-t-il calculé la date? En 1992, il avait prédit que la fin du monde se produirait en 1994.

Un déguisement de circonstance.
Il a affiné sa technique depuis; il part de l'an 4990 avant notre ère, celui où Noé embarqua les animaux dans son arche. L'analyse des vestiges de l'arche (!) au carbone 14 et la dendrochronologie (datation des pièces de bois par les anneaux de croissance de l'arbre) lui ont livré cette précision. Ensuite, il se base sur les récits et les prophéties de la bible pour arriver à la date fatidique de ce samedi 21 mai.

N'empêche -- et c'est mon confrère Nicholas Ajax Stamos qui se pose la question dans son blogue Ajax in the City -- comment faut-il s'habiller samedi? Si vous avez une suggestion, partagez-la avec nous dans les commentaires. Un grand merci!

André

lundi 16 mai 2011

Si une couille prend feu: se cacher la tête dans le sable?

Il y a deux semaines, mon ami Rocco racontait que sa couille droite était douloureuse, rouge, un peu gonflée, mais que les symptômes diminuaient. Je lui ai conseillé de consulter immédiatement un médecin, comme l'ont certainement fait d'autres mecs -- et particulièrement son compagnon qui l'a déjà vu dans des états critiques où il s'effondre, théâtralement proche de la mort. Mais Rocco le macho n'a pas donné suite.

Quelques jours plus tard, Rocco m'appelle pour annuler un rendez-vous. Voix à peine reconnaissable, comme s'il était au bord de l'asphyxie. Le mal a empiré, tellement douloureux qu'il n'en dort plus; les agendas des urologues sont bondés, il a fait intervenir un ami et va voir un spécialiste. En fait Rocco sanglote au bout du fil et c'est tellement inhabituel que je n'en crois pas mes oreilles... En sortant de chez l'urologue, il rit au téléphone. Ce n'est pas le cancer qu'il imaginait avec des métastases des pieds à la tête, ses deux joyeuses déposées dans un bocal et le cimetière à court terme.

Puisqu'il n'a pas pris de coup de pied dans les boules, l’inflammation de l'épididyme de son testicule est due à une petite infection provenant d'un autre organe. Il en a les symptômes: douleur, gonflement, sensibilité au toucher, rougeur et chaleur. L'urologue l'a palpé et fait une échographie; une prise de sang et une analyse d'urine confirmeront le diagnostic. Il lui prescrit un antibiotique, du repos et de porter un slip qui soutient fermement.

D'habitude, ce genre d'inflammation, nommée orchite, guérit sans laisser de séquelles. S'il s'était agi d'un cancer, Rocco n'aurait probablement pas ressenti de douleur.

Rocco le macho ne possède pas d'ordinateur. C'est pour les désoeuvrés. Sinon, il aurait pu comparer ses symptômes à la description qu'en donne n'importe quel site de vulgarisation médicale. Cela l'aurait encouragé à consulter son généraliste. Parfois, la crainte du pire nous paralyse. C'est du temps perdu et un risque supplémentaire... Les joyeuses sont trop précieuses pour qu'on les néglige.

André

      samedi 14 mai 2011

      Nudité en pleine nature: où est le problème?


      Comment expliquer à une personne, qui ne le pratique pas en dehors des murs de son logement, combien le nudisme/naturisme (à votre convenance) est agréable -- indispensable à la peau et à l'âme? Notre société est relativement à l'aise avec le phénomène, pourtant la nudité publique n'est tolérée que dans des zones bien définies. Les musées, les salles de spectacle, quelques plages et piscines, les saunas-hammams. Mais la balade en forêt, à la campagne ou en montagne demeure une aventure hasardeuse, voire coûteuse. Pourtant, c'est si revigorant de marcher en totale liberté!

      Aujourd'hui, je ne choque pas en disant que je pratique le naturisme en plein-air, partout où c'est possible. Mais la plupart de mes connaissances refuseraient de se joindre à moi pour un pique-nique au bord d'un torrent après une plongée rafraîchissante. Comment leur expliquer que cela m'est indispensable? Ils présument que je suis un obsédé sexuel et se contentent de cette explication. Inutile (hélas) d'expliquer la différence entre la sensualité de l'à-poilisme -- une énergie diffuse qui recharge les batteries, même lorsqu'on se trouve seul, loin du bruit -- et l'excitation sexuelle qui vous gagne dans un lieu d'orgie. Elles/ils restent collés à l'idée simpliste qu'elles mouilleront, qu'ils banderont en voyant un corps nu.

      L'élément d'exhibitionnisme et de voyeurisme est faible sur une plage de nudistes. La curiosité y est moins forte que dans un rassemblement mondain où l'imagination s'emballe. Oui, c'est agréable de voir des corps nus autour de soi. D'apprendre à apprécier toutes les formes de beauté, à tous les âges. Oui, se montrer tel qu'on est (et oublier ce qu'on fut!) demande une petite adaptation... Mon service trois-pièces, vu de dos, n'est peut-être pas très affriolant. Alors? C'est juste un peu de peau. Du reste, même les êtres les plus beaux sont rongés par les imperfections qu'ils ont détectées dans leur miroir.

      Ce qui compte, c'est le soleil sur toute la peau (avec modération), le vent dans les balloches, le contact direct avec la roche, l'herbe, la terre et l'eau. Et redevenir l'animal qu'on était à la naissance, sans les langes, ni les ceintures, bretelles, slips écrase-couilles, pantalons qui enserrent le ventre et vestes qui figent les épaules.

      André

      mercredi 11 mai 2011

      L'entraînement des Navy SEALs, exécuteurs des basses oeuvres

      Navy SEALs américains avant un test d'endurance éliminatoire.
      La capture du chef d'Al-Qaida, Ben Laden, par les tueurs les plus secrets de l'armée américaine (qui auraient déjà noyé des centaines de "terroristes") laisse présumer que le cycle des attentats va se perpétuer, déclenchant des ripostes encore plus meurtrières. Après le "11 septembre", les chefs d'États occidentaux avaient braillé en choeur: "Nous sommes tous des Américains". Deux mille victimes sur une population de 311'328'000 habitants (estimation d'hier), c'est un faible pourcentage. Combien cela représente-t-il de morts à l'échelle de la France ou du Royaume-Uni?

      Prêts au combat dès l'atterrissage.
      J'éprouve beaucoup d'estime envers les États-Unis de 1945; ils avaient préparé l'après-guerre de l'Allemagne nazie. Le président Roosevelt avait insisté, contre les autres Alliés je crois, pour que les responsables soient jugés -- ce qui fut fait à Nuremberg. Le plan pour la reconstruction du pays et l'éducation des Allemands à la démocratie, qu'ils n'avaient que brièvement connue, a porté ses fruits. Aujourd'hui beaucoup plus puissants qu'à l'époque, les Américains ont perdu cette sagesse. Ils continuent leurs livraisons de démocratie surgelée (en même temps que les hamburgers et les concentrés de cola) aux pays qu'ils envahissent et, misère de misère, il n'en reste plus (de démocratie) aux États-Unis!!! Les médias sont pourris, les partis et les Églises falsifient leurs messages, et le peuple a sombré dans l'hystérie.
      Pieds et poings liés pour l'entraînement.

      Exposition au froid en plein air.
      La "lutte contre le terrorisme" est devenue le prétexte de guerres qui n'enrichissent que les marchands d'armement, les entreprises dites de "reconstruction", les fonctionnaires de l'armée et les politiciens corrompus. Si le chef d'Al Quaida avait été traduit devant un tribunal -- lui qui a entraîné la mort de quelques dizaines de milliers de civils par ses campagnes de haine -- on aurait dû évoquer son passé d'allié des États-Unis, lorsqu'il recevait des fonds et des armes pour lutter contre l'armée soviétique. Et il aurait aussi fallu dénombrer les victimes des deux guerres menées par Washington. En additionnant le nombre de soldats et de mercenaires tombés dans les différents camps à celui des civils blessés ou tués -- classifiés comme "dommages collatéraux" -- combien?

      André

      mardi 10 mai 2011

      Jules et Jim sous la douche de la bisexualité



      "La Vie à trois" de Guillaume Vellard. Vimeo.

      Jules et Jim, roman de Henri-Pierre Roché, a été porté à l'écran par François Truffaut. L'histoire débute à Paris avant la Première guerre mondiale. Jules, un Autrichien, et Jim, un Français sont des amis inséparables. Ils tombent amoureux de la même femme, Kathe dans le livre, Catherine (Jeanne Moreau) dans le film. Catherine épouse Jules. Lorsque Jim les rejoint en Autriche après la guerre, elle lui déclare qu'elle n'est pas heureuse avec Jules. Et l'Autrichien (Oskar Werner dans le film) accepte que son épouse prenne le Français (Henri Serre) pour amant...

      En écrivant ce roman, Roché a puisé dans sa propre expérience. Jim, c'est lui; Jules et Kathe sont des personnages proches de leur modèle: l'écrivain allemand Franz Hessel, d'origine polonaise et juive, et son épouse Helen Grund, peintre, fille de banquier protestant -- les parents de Stéphane Hessel (né en 1917), normalien, déporté à Buchenwald, diplomate français et auteur aujourd'hui de Indignez-vous qui crée la polémique.

      Dans la vidéo de Guillaume Vellard ci-dessus, on entend un passage du roman, lu par Jeanne Moreau, procédé que Truffaut avait adopté pour ne pas avoir à modifier certaines scènes du livre qu'il trouvait difficiles à filmer. Selon le cinéaste, Jules et Jim serait "une démonstration par la joie et la tristesse de l'impossibilité de toute combinaison amoureuse en dehors du couple".

      Aujourd'hui, les femmes et les hommes qui se disent polyamoureux tentent d'établir des relations sentimentales respectueuses avec plusieurs partenaires -- en toute franchise -- qu'elles soient purement amoureuses ou accèdent aussi à la dimension sexuelle. Selon le principe d'inclusion, un-e partenaire ne chasse pas l'autre. J'aimerais voir un film aussi subtil que Jules et Jim traiter du courant bisexuel sous-jacent (possible, probable) entre deux hommes qui aiment la même femme en même temps.

      L'amour a-t-il toujours la possession pour corollaire?


      André

      dimanche 8 mai 2011

      75 mecs pour illuminer mon gâteau d'anniversaire


      J'entre aujourd'hui dans le quatrième quart de siècle de mon existence; j'ai touché au rivage des 75 printemps. Contemplez l'alignement des gars ci-dessous: s'ils étaient des bougies destinées à se consumer sur un gâteau d'anniversaire, ils en faudrait trois rangées... Fantasmez à votre guise sur les parts de gâteau qui nous sont distribuées par la vie, les bougies, les mecs et l'âge!

      "On a deux vies, et la deuxième commence lorsqu'on se rend compte qu'on n'en a qu'une," aurait dit Confucius. Moi, j'en veux quatre. Durant la première tranche, j'ai été élevé dans la croyance qu'un Dieu tient toutes les cartes en main. Vers l'âge de sept ans, j'ai découvert un secret de famille qui a mis ce noble axiome en doute. La première épouse de mon père s'était suicidée au gaz et avait entraîné leurs deux enfants dans cette mort. Le gamin que j'étais a compris que ni Dieu, ni les mamans, ni les papas n'étaient des refuges certains. Le jour de mes treize ans, c'était un dimanche, j'ai vu arriver des connaissances de mes parents en larmes. Ces gens et mes parents avaient été excommuniés de la secte dans laquelle ils s'activaient. Parce qu'ils fréquentaient aussi les fidèles d'autres Églises. (Imaginez: vous êtes la femme de l'épicier et faites vos courses à la concurrence!) Pendant qu'ils priaient et pleuraient, mon frère et moi avons joué avec le train électrique que nous venions de recevoir. C'était en 1949. Ce jour-là, notre famille a perdu la totalité de son cercle d'amis; ils changeaient de trottoir en nous voyant dans la rue.

      La deuxième tranche de ma vie a été consacrée à la profession, à la militance gay et à ma passion pour trois hommes. Le premier, un chirurgien de seize ans mon aîné, beau, surdoué, père de famille déjà marié deux fois et sadique plus ou moins sublimé (indispensable dans sa profession). Le suivant, un gourmet du sexe, poilu et suicidaire... Le troisième a été mon compagnon pendant sept ans, puis mon frère d'âme durant sept autres années, jusqu'à son assassinat. À ses côtés, j'ai appris qu'on peut aimer un homme au point de s'effacer lorsque que son bonheur dépend, pense-t-il, d'un autre... Je suis arrivé au demi-siècle en ayant beaucoup voyagé et en étant témoin de morts violentes: meurtre, sida.


      Durant la troisième tranche, il y a eu un grand amour, d'autres morts déchirantes, d'amis, d'amants. Et la fin de mon activité professionnelle... I'm still here, la superbe chanson de Stephen Sondheim tirées de Follies court dans ma tête pendant que je rédige ce billet. Elle résume les hauts et les bas que chacun connaît. "Good times and bum times, I’ve seen them all and, my dear, I’m still here." (Les bons moments et les plus minables, j'ai tout connu, ma chère, et je suis toujours là.) Vous pouvez voir la version qu'en donne Shirley MacLaine ici (visez le pianiste); celle de Carol Burnett est plus fidèle à l'esprit du merveilleux Sondheim.

      André

      vendredi 6 mai 2011

      A force de donner le change...

      James Dean avec (ci-dessous) Sal Mineo.


      À force de vouloir être
      Dans cette solitude*où
      De n'être rien les autres craignent
      À force d'oublier de vivre
      Traqué par la peur d'un esclandre
      Évitant que n'importe quel
      Joyeux drille ne s'aperçoive
      De mon effort d'être*je n'ose
      Ni manger ni boire ni
      M'attabler au bord de leurs danses


      À force de vivre sous
      L'uniforme mal connu
      D'une légion étrangère
      À force de me donner l'air
      De n'avoir pas l'air*à force
      De m'engluer dans mes pièges
      À force de me dire*s'ils veulent
      Voir mes papiers je suis perdu
      Bref à force de feindre
      D'être des leurs*moi le voleur
      Aux semelles de silence
       

      À force de donner le change
      Et pour l'ombre d'un bossu
      Avoir pris celle des anges
      Et d'alourdir mon scaphandre
      D'œuvres de plus en plus suspectes
      À la barque des beaux rameurs
      À force de suivre les ombres
      De fantômes sans châteaux
      Styx sur tes désertes rives
      Sans avoir vécu*je meurs.

      Jean Cocteau, Le Requiem (1962)

      mercredi 4 mai 2011

      Deux papas bears -- et gays -- pour douze enfants

      Il y a des papas poules -- ceux qui épousent une maman -- et des papas teddy-bears, à l'allure virile -- qui vivent avec un papa. Steven et Roger Ham de Phoenix, dans l'Arizona, ont adopté douze enfants qui, sans eux, seraient trimbalés d'une institution à un foyer d'accueil, d'un foyer d'accueil à un autre foyer d'accueil. Petits retirés à leurs parents; abandonnés par des mères en détresse; ou que des familles d'adoption rejettent parce qu'ils présentent un handicap. La vocation de pères est venue peu à peu à Steven et Roger. Et l'inflation familiale a été provoquée par la détresse des premiers adoptés qui avaient des soeurs et des frères placés dans d'autres familles ou institutions. Les démarches ont été longues, mais les deux papas ours sont finalement arrivés à regrouper ces fratries et en adopter tous les membres.
      Photos: Michael Chow -- The Arizona Republic.
      Durant la campagne présidentielle de 2008, John McCain, sénateur de l'Arizona, dont l'épouse avait adopté une fille, a lancé une croisade contre l'adoption par les couples gays. [C'est une démarche politique payante dans un pays comme les États-Unis; et pourquoi pas bientôt chez nous, lorsque le FN et l'UDC auront épuisé le filon musulman...] La même année, l'Arizona votait l'interdiction du mariage gay. De plus, cet État -- qui trouve difficilement des familles d'adoption pour les nombreux jeunes à sa charge -- fait pourtant tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher les homosexuel-le-s d'adopter, comme l'explique The Arizona Republic qui a consacré lundi un long article à cette famille de: douze enfants filles et garçons, deux pères, quatre chiens, deux chats, un perroquet, un cochon d'Inde; qui possède en tout 23 bi- et tricycles; dort dans cinq chambrées; et fréquente six écoles différentes.
      Vanessa et Steven, Olivia et Roger.

      Justement: l'un des papas a adopté le patronyme de l'autre -- Ham, "jambon" -- pour que tout le monde partage le même nom de famille et fasse front commun vis-à-vis de l'école, des médecins et hôpitaux, entre autres. La vie de cette maisonnée est très organisée. Chacun partage les tâches en fonction de son âge et de ses capacités, si possible dans la bonne humeur. Et ceux des enfants qui souffraient de handicap ou de retard dans leur développement ont surmonté leurs difficultés, grâce à l'amour et à la persévérance de leurs pères Steven et Roger.

      André