lundi 31 janvier 2011

La nudité crue et brutale des autoportraits d'Egon Schiele

Egon Schiele, 1890 - 1918.
Mort en 1918 à l'âge de 28 ans des suites de la grippe espagnole qui tua 40 million de personnes, y compris sa jeune femme trois jours avant lui, Egon Schiele était avec Gustav Klimt l'un des artistes les plus en vue à Vienne. La Vienne des bouleversements sociaux profonds, celle de Sigmund Freud, de Ludwig Wittgenstein et Arnold Schönberg qui tous multipliaient les expériences novatrices. L'exposition Vienne 1900 (prolongée dans une version réduite jusqu'à dimanche prochain) à la Fondation Beyeler (Riehen/Bâle) souligne la divergence entre la sensualité directe et brutale de Schiele et celle, décorative, transfiguratrice de Klimt, son mentor.

Éros, autoportrait, 1911.
Lorsqu'il traite ses thèmes érotiques, Schiele choisit la mine de plomb, l'encre de Chine, la gouache, l'aquarelle. Alors que la plupart des peintres recourent à la peinture à l'huile pour exprimer l'épaisseur de la chair nue. Dans ses autoportraits, le Viennois se représente volontiers en corps squelettique et solitaire, alors que ses contemporains le considéraient comme un être plein de charme. Les muscles nerveux, les tétons accentués, les côtes saillantes, les poils, le sexe au repos ou dressé: tout exprime l'énergie sexuelle inscrite dans ce corps. L'artiste révèle ce que la façade des "bonnes moeurs" viennoises cherche à cacher, comme le fait Freud.

Si dans Éros et dans d'autres travaux il présente sa bite érigée, on comprend bien qu'il ne cherche pas à provoquer: il explore ses propre pulsions. En regardant ses autoportraits, je suis transporté des années 1910 aux années 1980 où une autre "épidémie" que la grippe espagnole commence à décimer des jeunes hommes (comme les soldats à la fin de la guerre de 14-18) avant de contaminer d'innombrables femmes et hommes dans les pays dits émergents. Les gars que j'ai accompagnés jusqu'à la mort, alors que celle-ci leur accordait peu de temps pour rejoindre l'état de squelettes vivants, me font penser aux autoportraits prémonitoires de Schiele.

Une implacable exploration de ses sentiments et pulsions.
Un jour d'octobre 1985, j'étais allé rendre visite à Nouri pendant la pause de midi. Je l'avais trouvé assis au bord du lit que l'on venait de débarrasser des draps souillés par sa diarrhée, hagard et nu, le sexe immense entre ses cuisses poilues vidées de leur chair et de leurs muscles; Nouri, l'athlète si costaud un an auparavant. "C'est long...", avait-il dit. Oui, la déchéance durait pour cet homme qui avait perdu la raison (les médecins n'avaient encore aucune idée des soins à donner). "J'admire ta patience!", avais-je répondu. Nos dernières paroles car, le lendemain soir, lorsque je suis arrivé, il poussait son dernier soupir.

André

samedi 29 janvier 2011

Pourquoi les lutteurs ne portent pas de coquille protectrice

Dans son commentaire sur La poutre apparente des jeunes lutteurs (jeudi) Claudius se demande pourquoi les gars n'enfilent pas un jockstrap (suspensoir) avec coquille protectrice qui leur éviterait de devoir constamment remettre la marchandise en place; en plus, cela "les protégerait des mauvais coups de genoux", écrit-il. Question qu'on se pose aussi en regardant un match de foot: un méchant coup, même sans intention maligne de l'adversaire, est vite arrivé. On voit le joueur plié en deux alors que les supporters du club adverse crient "chiqué!".
 
J'ai interrogé S., un ancien lutteur qui m'a répondu par courriel. Il pratiquait la gréco-romaine et non la lutte suisse à la culotte où l'on saisit l'adversaire par les vêtements (qui cachent l'érection intempestive). En général, les sportifs évitent la coquille rigide, écrit-il en substance, parce qu'elle se met facilement de travers si elle n'est pas bien plaquée, et qu'elle irrite la peau de l'entre-jambe lorsqu'elle appuie trop fermement. De plus, elle freine le mouvement. C'est pourquoi les footballeurs préfèrent prendre le risque d'encaisser. "Quant tu luttes, tu ne te prends pas des chaussures à crampons dans les boules, ni des coups de poing comme en boxant. Mais tu te fais parfois empoigner par là où c'est délicat, et l'adversaire peut parfois serrer ou utiliser la prise comme levier sans que l'arbitre siffle. Mais la douleur serait bien pire si tu portais une coquille qu'il pourrait manipuler pour littéralement t'écraser les couilles. En plus, quand tu a besoin de remettre la marchandise en place (c'est souvent un geste inconscient qui trahit plus la nervosité que l'inconfort), aller fouiller sous le jockstrap, éventuellement sous la coquille, prendrait plus de temps et serait vraiment gênant face au public et aux téléspectateurs. Tu serais quasi obligé de passer la main sous le maillot."


À la question subsidiaire "slip ou caleçon?", S. a répondu: "C'est slip ou jockstrap quand j'ai besoin d'avoir les couilles bien tenues, surtout si je fais mon jogging. À part cela, je regrette que nous ayons si peu de zones de liberté à disposition où pouvoir vivre nus. Les plages, les forêts, la montagne, les parcs en ville. Mais des lieux débarrassés des chiens et de leurs crottes, putain de merde!"

André

    jeudi 27 janvier 2011

    La poutre apparente des jeunes lutteurs à la fin du combat

    John Irving et son fils Colin. Été 1983.
    La semaine dernière François Busnel, l'excellent animateur de La Grande librairie (France 5), rendait visite au romancier américain John Irving (Le Monde selon Garp) pour l'interroger sur Dernière Nuit à Twisted River dont la traduction vient de paraître et sur ses thèmes récurrents. Entre autres: le père absent, l'initiation sexuelle, l'entrée dans l'âge adulte, les ours, la lutte. Durant ses études, Irving pratiquait avec la même intensité la lutte et l'écriture. Il se battait aussi contre un handicap majeur pour un écrivain: sa dyslexie que l'on n'avait pas diagnostiquée. C'est la ténacité et la concentration acquises durant l'entraînement sportif qui l'ont aidé à la surmonter. Aller au contact, répéter les prises jusqu'à acquérir la mémoire musculaire qui saura réagir instantanément. En écriture, il faut la même endurance.

    Lorsque la prise fonctionne [lorsque le paragraphe sonne enfin juste] le sportif [l'écrivain] est aux anges. Et sa bite aussi, parfois. C'est notre sujet du jour: pourquoi les sportifs bandent-ils en pleine action? Les lutteurs sont exposés à leurs camarades durant l'entraînement, puis au public. Leur maillot ne cache rien de leur euphorie, ni de leur embarras si une tache humide se développe à la pointe du gourdin...

    Rendons grâce à Jésus!
    La première leçon que l'on apprend dans ce sport c'est de ne pas avoir peur de l'autre et d'aller au contact. Le lutteur s'assume tel qu'il est; il accepte le partenaire/adversaire qu'il va saisir à bras-le-corps tel qu'il est. Il ignore le pet lâché dans l'effort aussi bien que l'érection intempestive. L'augmentation de la circulation du sang dans les jambes, le frottement ou l'excitation du combat peuvent réveiller le poireau qui se déploie alors librement sous le maillot moulant. Dès lors, pourquoi cette tenue? Parce qu'elle évite de se prendre les mains et les bras dans des t-shirts, shorts ou kimonos et de se fouler ou casser un doigt. La poutre apparente durant l'affrontement, c'est comme l'érection nocturne ou le bout dur pendant le cours de math: sans relation avec une excitation sexuelle consciente. Un signe de bonne santé. C'est pourquoi les sportifs aguerris ont le sourire lorsque cela se produit.

    Désapprobation envers le coach lubrique.
    Le jeune homme en haut à droite n'a pas d'autre possibilité que de faire bonne figure et savourer sa victoire. Et si la poussée de sève se produit lorsque père et fils s'entraînent ensemble, comme John Irving l'a longtemps pratiqué avec son fils Colin, il ne reste qu'à l'ignorer, ou mieux: en rire et en profiter pour faire passer un brin de sagesse mâle du père au fils. [Photo tirée de The Imaginary Girlfriend - A Memoir de John Irving.]

    André

      mardi 25 janvier 2011

      Message aux parents qui enferment leur enfant dans le placard

      "Si vous n'êtes pas du côté de votre fils..." Via Copyranter.
      Faire passer le message aux parents d'un/e jeune homosexuel/le. Tel était le défi que l'Association nationale des gay, lesbiennes, bisexuels et transgenres en Israël a présenté à l'agence de publicité ACW Grey. Et les "créatifs" l'ont relevé de manière originale. Voyez plutôt: deux situations, celle de la mère face à sa fille, celle du père vis-à-vis de son fils. Fille et fils qu'on ne voit pas, car ils sont encore planqués dans le placard familial. Avec interdiction d'en sortir!

      Le texte des deux versions est pratiquement identique. En titre:
      Si vous n'êtes pas du côté de votre fille/fils,
      C'est que vous vous opposez à elle/lui.
      Puis le développement:
      "Si vous aimez votre fille/fils, aimez-la/le comme elle/il est. Écoutez-la/le et vous découvrirez qui elle/il est réellement. La sortie du placard [le coming out pour ceux qui ne parlent pas l'hébreu] est une évolution qui devrait commencer à la maison."

      L'agence a choisi une présentation austère pour distinguer ces messages des autres publicités et faire comprendre aux parents qu'on n'est pas en train de leur vendre un produit, mais de leur suggérer une manière de régler ce problème familial. Les deux versions du placard illustrent subtilement un fait qu'on oublie parfois: si les enfants peinent à rassembler le courage nécessaire pour franchir cette étape, c'est aussi, ou surtout, parce que l'attitude des parents ne les y encourage pas. Remarques proférées négligemment sur les "gouines" et les "tantes", adhésion stricte à une doctrine religieuse, pensée étroite redoutant la diversité, position patriarcale ou matriarcale (tu n'as pas le droit de me décevoir!). Les enfants qui ont compris que l'amour de leurs parents est inconditionnel peuvent sortir du placard en famille. Les autres commencent par informer leurs amis.

      André

      dimanche 23 janvier 2011

      Intermède mâle dans la vie sexuelle d'un hétéro

      York Lethbridge, Toronto: "Drape" 2002, peinture sur toile.
      Dimanche dernier. Devant moi une boisson isotonique pour compenser les pertes hydriques de l'après-midi, souffler, et retrouver ma capacité turgescente. Un gars se hisse sur le tabouret de bar à côté. Fin de la trentaine, bien de sa personne, ceint d'une serviette de bain, rien d'autre, comme moi. Le garçon dépose une bière devant lui, je soulève ma bouteille: "Santé!" Il en fait de même. Je lui demande si "ça se passe bien". Il m'examine, pige que ce n'est pas de la drague, sourit: "J'aurais tort de me plaindre," jette un deuxième coup d'oeil. "Vous venez souvent?" demande-t-il. "Surtout l'hiver, quand j'ai besoin de vapeur et de chaleur humaine."

      "Personnellement, c'est la troisième ou quatrième fois. J'imagine que certains cherchent ici l'homme idéal. C'est pas mon truc. Moi je mène une vie normale avec femme et enfant [ou enfants?], j'ai un attachement romantique pour ma compagne. De temps en temps je sors aussi avec une autre -- il faut qu'elle soit mariée et heureuse en ménage comme moi, je ne veux pas d'histoire [ou d'histoires?]."

      Une vie normale. Il paraît que, dans ce genre de conversation, je m'appuie sur un coude, l'index arrimé à la moustache, le majeur replié sur la bouche et je regarde mon interlocuteur droit dans les yeux. Son besoin de raconter l'emporte sur sa réserve, il poursuit: "Je cherche pas un copain. Je fricote pour la situation, le contact corporel. La solidité des muscles, la sensualité agressive... Tout d'un coup j'en ai besoin. Ensuite je n'y pense plus. Et ça revient quand c'est nécessaire... Mes trucs avec des hommes ont commencé lorsque je jouais dans la fanfare du village. Quand on allait jouer trop loin pour revenir le même soir, on buvait un peu après le concert et, comme les filles du bled là-bas étaient forcément réservées aux gars de leur fanfare, on finissait par rentrer dans nos chambres et faire ce qu'il fallait entre nous. Enfin, pas tous... Mais on était entre hétéros et on avait bu, ça ne portait pas à conséquence. Plus tard, il s'est trouvé par hasard qu'un gay m'a fait une pipe: il aimait vraiment ça, quelle différence! Je le revois de temps en temps. Il m'a donné l'adresse de ce sauna. Il prédit que je finirai par virer ma cuti. Qu'est-ce que vous en dites, juste pour voir?"

      York Lethbridge: "Bodies" 2001-2002.
      "J'ai l'impression que la plupart des hommes ont besoin d'échanges d'affection physique avec d'autres mecs. Beaucoup ne l'ont pas vécu avec leur père, alors ils ont peur de l'intimité et ne savent pas non plus exprimer une sensualité enveloppante auprès des femmes. Certains trouvent un succédané dans la bouffe et l'alcool. D'autres la compagnie virile dans un club de sport. Quelques gars plus libérés osent serrer un copain, un frère dans leurs bras. Vous vous permettez d'aller plus loin, mais pas trop. C'est peut-être une limite que vous ne franchirez pas." "Oui, j'en suis certain. Je suis normal, hétéro à 95 pour-cent!" [Moi, pas normal, hétéro à deux pour-cent.]

      André

      mercredi 19 janvier 2011

      Au secours! Les femmes et les gay menacent la virilité des soldats

      Cohabitation dans un espace restreint.
      Entre 2006 et 2007, Owen Honors, officier supérieur du porte-avion à propulsion nucléaire USS Enterprise (qui participait aux opérations militaires en Irak et en Afghanistan), produisait des vidéos grivoises diffusées à tout l'équipage lors de la soirée récréative hebdomadaire. Aujourd'hui, Owens est rattrapé par le "scandale". Les séquences qu'il a tournées mettaient en scène des femmes soldats prenant leur douche, avec un commentaire salace; des marins déguisés en drag queens, avec les blagues habituelles; des masturbations simulées; un toucher rectal; un officier dans sa cabine baisant un âne... Rien ne dépassait le niveau pipi-caca de jeunes ados. Donc vite oublié. Sauf que: des femmes et des gay servaient à bord. Des marins ont protesté, l'animateur s'est moqué d'eux dans les vidéos suivantes. L'opinion américaine est choquée. Un haut gradé doit garder une attitude digne pour se faire respecter; la guerre est une affaire sérieuse et l'honneur de la patrie aussi.
      1942: pub pour des serviettes de bain.

      Je m'intéresse ici à l'état d'esprit qui règne dans un milieu majoritairement masculin. Le cas d'un porte-avion -- où vivent 5600 mecs (et quelques nanas à la situation peu enviable) coincés dans un espace restreint, durant une longue période et sous la tension du résultat (comme dans un match de foot important, mais jour et nuit), avec les aléas et les dangers du combat lorsqu'ils participent aux opérations -- est exemplaire en matière de stress. Comment canaliser l'agressivité et l'inquiétude des marins sans les droguer? L'humour est un bon exutoire.

      Pour faire rire un auditoire fatigué en fin de semaine, pas besoin de finesse comme on peut le constater en observant les humoristes français. Il suffit de créer un sentiment de groupe pour que les spectateurs marchent à fond. Un sentiment de groupe comme: nous les civilisés de la fourchette face aux Rosbifs; nous les blancs face aux Arabes; nous qui causons bien le français face aux (savoureux) accents africains; nous les familles normales face aux pédales qui poussent des petits cris en se dandinant. Ajoutez: pipi, caca, nénés, con, couilles et cul. Rires assurés.

      Chez les guerriers aussi, la manipulation des stéréotypes raciaux et sexuels renforce l'esprit de groupe, si important pour assurer l'obéissance sans discussion, l'abnégation et le sacrifice. Et pour diminuer le stress provoqué par la cohabitation, le sentiment de faire partie d'une élite, uniquement constituée de vrais mâles, efface en grande partie la crainte d'être ou de devenir homo à force de vivre si intimement avec tant de mecs... Mais voilà que l'armée engage des femmes et que les gay n'auront plus à se cacher. Toute la définition de la virilité est remise en jeu. Il y a matière à réflexion... Puis on examinera l'utilité de la guerre, comme expression ultime des valeurs mâles...

      André

      dimanche 16 janvier 2011

      "Même quand tu ne bandes pas..." poème de Paul Verlaine (1891)

      Jocked: Friends & Lovers.
      Même quand tu ne bandes pas,
      Ta queue encor fait mes délices
      Qui pend, blanc d'or entre tes cuisses,
      Sur tes roustons, sombres appas.
      --Couilles de mon amant, soeurs fières
      À la riche peau de chagrin
      D'un brun rose et purpurin,
      Couilles farceuses et guerrières,
      Et dont la gauche balle un peu,
      Tout petit peu plus que l'autre
      D'un air roublard et bon apôtre
      À quelles donc fins, nom de Dieu?--
      Elle est dodue ta quéquette
      Et veloutée, du pubis
      Au prépuce, fermant le pis,
      Aux trois quarts d'une rose crête.
      Elle se renfle un brin au bout,
      Et dessine sous la peau douce
      Le gland gros comme un demi-pouce
      Montrant ses lèvres juste au bout.
      Jocked: Sleeping Beauty II. Ci-dessous: Escalado.
      Après que je l'aurai baisée
      En tout amour reconnaissant,
      Laisse ma main la caressant,
      La saisir d'une prise osée,
      Pour soudain la décalotter,
      En sorte que, violet tendre,
      Le gland joyeux, sans plus attendre,
      Splendidement vient éclater;
      Et puis, elle, en bonne bougresse
      Accélère le mouvement
      Et Jean-nu-tête en un moment
      De se remettre à la redresse
      Tu bandes, c'est ce que voulaient
      Ma bouche et mon cul! choisis, maître
      Une simple douce, peut-être?
      C'est ce que mes dix doigts voulaient
      Cependant le vit, mon idole,
      Tend pour le rite et pour le cul --
      Tend, à mes mains, ma bouche et mon cul
      Sa forme adorable d'idole.

      Paul Verlaine, Hombres XI. Variante aux deux dernières strophes: une lectrice peut remplacer "cul" par "con".

      vendredi 14 janvier 2011

      Qui a la plus longue: les gars des villes ou ceux des champs?

      Une enquête publiée par la revue Archives of Pediatric and Adolescent Medicine répond à cette question. Chargés de prospection, des médecins bulgares ont examiné 6'200 sujets. Ils arrivent aujourd'hui à la conclusion que la longueur du pénis des garçons de la campagne dépasse celle des garçons des villes. Ils les ont mesurés peu après la naissance, puis à l'âge de 19 ans qui est considéré celui de la pleine maturité -- du moins en ce qui concerne cet organe. Longueur moyenne à l'âge adulte pour le camp des privilégiés: 9,72 centimètres. Pour les gars de la ville: 9,29 centimètres. Le but de cet examen, qui comprend aussi la taille des testicules, n'était pas de créer des rivalités, mais d'établir les bases d'une étude bulgare qui sera menée sur la puberté masculine.

      En Occident, le sexe masculin mesure en moyenne 7 à 10 centimètres de long au repos, pour un diamètre moyen de 3,2 centimètres. En érection, sa longueur est plus variable: entre 10 et 20 centimètres [24 cm. chez Rocco Siffredi] pour un diamètre de 4 centimètres environ... Il faut préciser -- et j'insiste -- qu'on ne peut aucunement imaginer la taille d'une érection en voyant une bite au repos. Donc: ne soyez pas humilié si la vôtre paraît petite quand vous vous douchez au vestiaire de gym; parce qu'il y en a des douées pour la croissance et des vaniteuses. Les petites au repos peuvent gagner beaucoup d'ampleur en érection, alors que des longues au repos grandissent moins, durant l'action, si elles sont peu élastiques.


      Comment les médecins bulgares ont-ils pratiqué pour évaluer leurs sujets de manière (à peu près) scientifique? Installés dans un local à température normale (afin d'éviter le symptôme de la tortue qui rentre la tête pour se réchauffer) et munis d'une règle rigide, ils ont demandé aux garçons d'étirer leur pénis puis de le relâcher et de le soutenir, en ramenant le prépuce au niveau du gland. Ils ont placé le bout de la règle contre l'os du pubis en enfonçant légèrement et ont pris la mesure.

      Cherchant à expliquer l'écart de taille, la professeure Marcia Herman-Giddens de l'Université de Caroline du Nord se demande si les Bulgares présentent des différences raciales entre habitants de la ville et de la campagne; ou si ces derniers bénéficient d'une alimentation plus variée et plus saine, dans une atmosphère moins polluée. Quant à l'opération de mesure, elle imagine qu'elle n'a pas été facile. "Je conduis actuellement une étude sur la puberté des garçons et cela n'a pas été sans problème d'obtenir la permission." L'histoire ne dit pas s'il s'agissait de la pudeur des garçons, de la réaction des parents ou de celle des autorités. Les Américains traversent une phase de pudibonderie bondieusarde et homophobique. Ils étaient plus confiants il y a cinquante ans!

      André

      mercredi 12 janvier 2011

      Mangas SM: des positions obscènes, pourtant c'est une initiation

      Prisonnier de guerre.
      Alors que la bande dessinée occidentale suit une narration plan-plan de case en case [c'est pourquoi elle est si chiante, à mon goût], le manga japonais ordonne ses pages une à une comme des tableaux chargés d'émotions qui saisissent le lecteur-spectateur aux tripes. Le manga se distancie ainsi du roman pour devenir un moyen d'expression à part... Débordant de violence et de sexe, les albums de Gengoroh Tagame me paraissent néanmoins très loin de la simple pornographie qui, elle, ne se soucie pas de sens profond. Car, au-delà de l'excitation que les images peuvent procurer à ceux que les malabars poilus allument, on entrevoit ce que le dessinateur nous raconte du Japon, du malaise personnel et politique de ses compatriotes qui n'ont pas achevé l'examen de leur passé (seuls les Allemands s'y sont vraiment crochés après la IIe Guerre mondiale); ils vivent à califourchon entre les règles et coutumes anciennes et leur super-modernité.

      Un proverbe japonais dit que lorsque le crapaud ouvre sa bouche, on voit tout ce qu'il a au fond du ventre. Fin malin, Gengoroh Tagame reste très secret dans cette interview.



      Yakusa bear: membre de la mafia.
      Dans le blogue de Libé Les 400 culs consacré le 29 avril 2009 à Gengoroh Tagame, Agnès Giard écrivait: "À l'ombre de ses mythiques ancêtres, il apprend à aimer les vertus du sacrifice, le don de soi jusque dans ses plus ultimes conséquences. Ce qui donne à ses bandes dessinées toute leur puissance, voire leur violence: Gengoroh Tagame publie dès 1986 des récits d'initiation hardcore, qui mettent systématiquement en scène les épreuves qu'un homme accepte de traverser, par amour pour son seigneur et maître." Ses personnages, les "voilà réduits à l'état de prises de guerre, jouets sexuels entre les mains de leurs aînés ou de leurs ennemis. Au Japon, nous avons appris à tirer parti des épreuves, explique Gengoroh. C'est peut-être la caractéristique première de notre culture: l'art de s'adapter à un environnement hostile."

      Et ces épreuves, autant initiatiques qu'expiatoires, permettent aux participants qui s'y donnent à fond de dépasser la douleur en entrant dans la zone secrète du plaisir. Pour y découvrir, peut-être, un nouvelle voie existentielle. Librement choisie, la torture du SM est une école de vie; certains y trouvent leur libération, d'autres un enfermement encore plus grand. L'argent, cet autre grand poison, offre également la possibilité de s'émanciper ou de s'enfoncer -- aux esclaves de devenir maîtres de leur destin, comme aux possédants de se faire finalement posséder. Voilà ce que l'on peut lire, entre beaucoup d'autres choses, derrière les traits précis du dessin.

      André

      dimanche 9 janvier 2011

      Violés, attachés, battus et fistés: les beaux mâles des mangas de Gengoroh Tagame

      L'artiste est un descendant de samouraïs.
      Intitulé Un Garçon en enfer / Père et Fils en enfer, un nouveau recueil de quatre aventures dessinées par Gengoroh Tagame a paru jeudi dernier en langue japonaise. De cruels samouraïs font subir les derniers outrages à ce fils imberbe et à son père velu -- comme il se doit dans les oeuvres du mythique créateur de mangas S/M gays. Né en 1964, l'artiste est unique en ce qu'il est l'un des seuls au Japon à déclarer ouvertement son homosexualité. Et, en plus de ses albums dont certains sont traduits en anglais, français ou espagnol, il a publié des études approfondies sur l'histoire de l'art érotique gay dans son pays.

      "Père et Fils en enfer".
      Les pédés ne sont pas seuls à le vénérer à travers le monde; Gengoroh Tagame compte aussi de nombreuses admiratrices. Elles se régalent des tribulations barbares qu'il inflige à ses personnages -- tous masculins, costauds, supérieurement membrés et capables de bander au travers des pires tortures et embrochements, sous une pluie de sueur, de pisse et de sperme. Plaisir de la revanche, Mesdames? Un peu! elles l'admettent. Mais elles sont d'abord accros à ces mangas parce qu'ils mettent en scène de très beaux mecs qui vivent entièrement leur sexualité, en reconnaissant leur besoin d'être (eux aussi) défoncés par des bites, des poignets et des godes sur-dimensionnés. Désir qu'on torture leurs tétons, qu'on les bâillonne, les flagelle, les fasse hurler jusqu'aux larmes, les attache, les réduise à l'esclavage -- pour leur plus grande jouissance à eux, mecs balèzes et poilus. Car Gengoroh Tagame brise le stéréotype de l'Asiatique adolescent perpétuel, doté d'un engin minuscule et de trois poils au menton, qui fait uniquement rêver les amatrices et amateurs de blé en herbe. Et puis, les personnages de Gengoroh Tagame jurent à plein poumon et s'expriment dans un langage grossier, ce qui plaît au Japon où les beaux esprits prétendent que leur langue ne connaît pas ces écarts, au contraire des bloody english and fucking american languages, that are very coarse.
      Labour: prisonnier de guerre japonais en Chine.


      On peut imaginer que l'oeuvre de Gengoroh Tagame est pornographique, sans autre signification. C'est ignorer, par exemple, la culture et l'histoire japonaises. Ignorer aussi les épreuves et les bouleversements que cette population a traversés durant le siècle dernier. Et les épreuves qu'elle a fait subir aux nations qu'elle a attaquées et/ou envahies avant et pendant la dernière guerre. À voir et méditer dans une prochaine note.


      André

      vendredi 7 janvier 2011

      Tatoués: gare à vos fesses, la censure se faufile partout!

      Commentant l'introduction à la note sur l'ocytocine, guy1942 -- que j'apprécie pour son soutien et sa franchise -- la qualifie de pathétique. Il a d'autant plus raison que les blogues sont des zones de libre expression gérées par des gens gonflés. Je tente une justification et quelques observations sur la transformation actuelle des moyens de communication, y compris les tatouages. Assurer la publication régulière d'un blogue, développer des thèmes, chercher des illustrations et un titre qui attirent des "voyeurs" (est-ce pathétique?), parmi lesquels on espère gagner quelques lecteurs, c'est prenant, aussi en temps... Vaudois, je possède un solide esprit d'escalier, la bonne tournure me vient souvent deux jours trop tard. Si je craignais de me tromper, je ne publierais rien.

      Avec L'Amour de A à XY, nous avons affaire à un produit typique de l'édition francophone: livre gonflé à 280 pages qui ne devrait en occuper que 160 (pensez aux forêts!) sans en retirer un seul mot et qui coûte cher: 21,90 €. Les éditeurs français nagent en plein marasme. (Voyez le plagiat commis par Patrick Poivre d'Arvor, ou par son nègre.) Ils ne préparent pas leur avenir. Bientôt, les bonnes pages d'un texte comme L'Amour de A à XY seront publiées dans un magazine et je pourrai lire l'entier sur ma tablette de lecture électronique pour quelques € de plus. Seuls les bouquins d'intérêt durable connaîtront encore une édition sur papier, en plus de l'immatérielle.

      La naissance des livres électroniques se déroule dans la confusion alors que les projets de lois liberticides concernant les nouveaux médias voient déjà le jour. En Hongrie, la loi sur l'atteinte à l'intérêt public, l'ordre et la morale est entrée en vigueur cette semaine. Aux États-Unis, des professeurs de droit demandent que les fournisseurs d'accès soient tenus légalement responsables pour ce que d'autres personnes publient sur leurs sites. Les partis politiques, les groupes de pression et les grands industriels sont derrière eux. Ce serait ou ce sera la fin de la liberté d'expression. Vous ne pourrez plus publier votre critique de film, ni votre comparaison entre deux motos sur le réseau! Les procès provoqueraient votre ruine.

      Dans ce meilleur des mondes, "ils" en viendront aussi à condamner les inscriptions et dessins attentatoires à la religion, à la morale, à la pudeur, à la sexualité "normale", à l'honneur de la femme et de la patrie sur la peau de votre poitrine, de vos biceps ou vos fesses. Pathétique! car le cul est le moyen de communication de masse(s) le plus enchanteur.

      André

      mercredi 5 janvier 2011

      Comment le séduisant père Albert a été chassé du placard

      Père Albert, vedette de la TV.
      Nous l'appelons le placard, les Américains le nomment closet, les Québécois le garde-robe et je trouve ce terme charmant lorsqu'il s'agit d'une grande dame ou d'un prêtre. Le secret du père Albert Cutié a été dévoilé lorsqu'en mai 2009, un magazine people mexicain (qui produit aussi une édition pour les Latinos des États-Unis) a publié 25 photos de paparazzi montrant le prêtre in fraganti, en flagrant délit de gestes amoureux sur une plage et dans un bar de Miami. Cutié le bogosse était jusqu'alors l'animateur d'une émission de TV catho, populaire bien au-delà de la Floride. En espagnol, car ses parents ont fui Cuba.

      TV Notas: Escandalo mundial.
      Depuis lors, Albert Cutié a 1) quitté l'Église romaine, 2) épousé sa bien-aimée, 3) engendré Camilla née le mois dernier, 4) est devenu prêtre de l'Église épiscopale (cousine de l'Église anglicane) et 5) a publié cette semaine un livre Dilemma: A Priest's Struggle with Faith and Love (Dilemme: la conscience d'un prêtre entre sa foi et l'amour). L'Église de Rome, écrit-il, a perdu le contact avec les gens au service desquels elle était appelée. Et pourquoi est-il resté prêtre alors qu'il manquait à son voeu de chasteté? "Je savais que si je quittais l'Église pour cette femme, j'ébranlerais la foi et la confiance de beaucoup, beaucoup de gens." Quant à l'amour: "Je me sentais tellement plus proche des gens, bien plus que par mes émissions." Il critique la misogynie de Rome et son attitude homophobe. "Il y a tant d'homosexuels, soit actifs sexuellement soit chastes, à tous les niveaux du clergé et de la hiérarchie que l'Église ne pourrait plus fonctionner si elle devait tous les exclure du ministère."
      Le prêtre entouré de sa femme et son beau-fils.

      Cutié estime que les prêtres devraient pouvoir choisir entre le mariage et le célibat. "Eh! les 39 premiers papes étaient mariés..." Deux d'entre eux étaient même fils de pape. L'apôtre Paul prêchait déjà l'idéal de la chasteté, pour une raison pratique: celui qui n'a pas de foyer dispose de plus de temps pour les affaires de Dieu. Mais ce n'était pas encore une doctrine. Le célibat a été imposé à partir du deuxième Concile de Latran (1139), principalement pour éviter les problèmes d'héritage: tout revenait à l'Église. Mais on présentait l'abstinence sous un jour plus spirituel: Dieu, selon ce que Rome prétend, accorde le don du célibat à celles et à ceux qui le Lui demandent et Lui offrent leur vie; et Il ne permet pas qu'ils soient tentés au-delà de leurs forces. [Commentaire du Tout-Puissant: lol à 75%!]

      André

      lundi 3 janvier 2011

      Le désir homo ou bisexuel et l'ocytocine

      Dans L'Amour de A à XY publié en septembre dernier chez Odile Jacob [couverture coin-coin: on imagine que c'est un livre pour les connasses; gros caractères qui bouffent inutilement des pages, un bouquin réservé aux vieux?], la Britannique Lucy Vincent, docteur en neurobiologie qui vit en France, passe en revue nos comportements amoureux à la lumière de la science, du bon sens et de son humour. Extraits. Vous jugerez de sa pertinence.

      Homosexualité (p. 155). Il existe de nombreuses thèses pour expliquer le désir homosexuel, mais actuellement il n'y a aucun consensus sur le pourquoi et le comment de l'homosexualité, surtout quand on tient compte de l'existence de l'homosexualité masculine et féminine. Notre compréhension du phénomène se complique aussi à cause de la bisexualité, car, après tout, si le désir pour le même sexe est prédéterminé par des jeux d'hormones ou de neurotransmetteurs pendant le développement, comment expliquer le changement de préférence d'une aventure à l'autre? Il se peut à terme qu'on se rende compte que le désir sexuel, comme l'attachement, ne s'appuie pas sur le genre autant que sur les caractères multiples qui constituent tout individu. Alors, une fois de plus, l'explication se trouvera dans "parce que c'est lui/elle, parce que c'est moi...". [Montaigne a écrit sur l'amitié, le plus dangereux amour de tous: "Parce que c'était lui, parce que c'était moi".]

      Ocytocine (p. 178). Le léchage est une activité motrice caractéristique du comportement maternel, mais aussi du comportement sexuel. Des chercheurs suisses ont montré que le noyau [du cerveau] qui commande le léchage contient des récepteurs à ocytocine et à vasopressine, et que ces deux molécules augmentent l'excitation des neurones dans ce noyau. La présence des récepteurs à ocytocine serait ainsi nécessaire pour assurer ce comportement lié à la maternité et à la sexualité.

      Notre cerveau semble se remodeler, en fonction des époques de la vie que nous traversons, pour s'adapter à des besoins spécifiques. Chaque zone peut en être sensibilisée ou atténuée de façon qu'il devienne plus (ou moins) attentif et qu'il réagisse différemment à certains types de signaux. L'amour, l'amitié, les relations sociales constituent les fondements d'une vie humaine, et leur nature change au cours de l'existence. Le récepteur à ocytocine est l'agent social à l'oeuvre dans ce domaine; c'est lui qui décide de la nature des relations que nous établirons avec notre entourage.

      dimanche 2 janvier 2011

      Zéro calorie, un max de goût: les paroissiens retrouvent le chemin de l'église paroissiale



      "Feed your Flock", nourrissez votre troupeau (vos paroissiens): tel est le conseil paternel que le Seigneur et Pepsico lancent aux Églises en manque de fidèles. Invitez-les à l'apéro... Pas de sang divin, pas d'alcool, pas de calories ni de chair humaine, d'hosties ou de carrés de pain (les mêmes que pour la fondue). Bon dimanche à vous!

      Du cricket pour la catharsis [la purge, libération d'affects longtemps refoulés]. Qui n'a pas pris un mauvais coup de batte dans les boules? Le calcif n'offre pas une protection suffisante à l'acteur australien Hugh Jackman, amateur peu entraîné. Question: pourquoi ce genre d'incident fait-il rire immanquablement?

      samedi 1 janvier 2011

      À mari et amant cornus: bâtard couillu

      De g. à dr.: Ariane et son fil, Thésée, le Minotaure, deux victimes.
      Le fil de cette histoire est tordu, mais on aime les énigmes embrouillées. L'épouse du roi de Crète était amoureuse d'un magnifique taureau blanc. Pour concrétiser sa passion, elle demanda à Dédale, l'homme à tout faire du palais, de lui construire un gabarit de génisse dans lequel elle s'enfila pour se faire enfiler par son amoureux. Neuf mois plus tard, comme il fallait s'y attendre, elle mit au monde un fils qui avait la tête d'un taureau et le corps d'un humain. On l'appela le Minotaure. Le roi qui était un peu responsable de cette idylle (trop long à raconter, mais on sait que les cocus...) décida de mettre le bâtard à l'ombre dans un palais labyrinthique et en confia la construction à Dédale.

      Thésée achève le Minotaure dans l'arène.
      Or, pour expier un crime et se protéger de la peste (trop long à expliquer), les Athéniens devaient envoyer régulièrement sept vierges et sept beaux jeunes hommes en Crète pour les livrer en sacrifice au Minotaure. L'année où il fut tiré au sort, Thésée un fils du roi d'Athènes décida qu'il ne se laisserait pas faire. Avec l'aide d'Ariane, demi-soeur du Minotaure qui dévida un peloton de fil pour retrouver la sortie, Thésée put maîtriser le monstre et sortir indemne du labyrinthe. En prime, il enleva Ariane... Dans toutes les images et les histoires que ce mythe a inspirées depuis de nombreux siècles avant notre ère et jusqu'à Rodin, Picasso, les Surréalistes et les psys, le Minotaure représente la sensualité, la violence, le désespoir et la culpabilité qui bouillonnent comme un jacuzzi au fond de nous.

      Le minotaure libéré de son palais-prison.
      Et l'on sait combien les eaux tièdes des jacuzzi présentent un milieu favorable à la prolifération des bactéries. Il en est de même des effervescences qui agitent nos âmes et empoisonnent nos vies. Les psys pressés ont beau y verser du chlore, ça empeste de plus en plus. Il faut un nettoyage patient, profond; remonter jusqu'à la source de l'eau qui alimente notre bain de remous. J'ai la chance d'être assisté par un thérapeute qui a compris les tenants et aboutissants de l'épreuve initiatique à laquelle s'était soumis le jeune Thésée, accompagné par Ariane. Comme elle, il m'accompagne et déroule le fil qui me permettra de sortir du labyrinthe. Qu'il en soit remercié ici.

      À vous lecteur -- intrigué ou non par cette histoire -- je souhaite une année 2011 riche en découvertes et en consolidation des bonnes choses qui vous sont déjà arrivées!

      André        Illustrations: vase béotien, vers 550 avant notre ère. Minotaure vaincu, Picasso, eau-forte, 1933. Minotaure à la carriole, Picasso, huile sur toile, 1936.