mardi 21 février 2012

Ces anciennes processions phalliques que le Carnaval n'ose plus

Une folle de la pointure.

C'est Mardi gras, jour des fastueuses processions de Carnaval dans les pays germanophones -- catholiques avant tout, mais protestants aussi comme la ville de Bâle qui offre un cortège riche en traditions païennes et humour politique.

Des mecs francs et spontanés.
Il y a longtemps, j'ai séjourné à Cologne pour y vivre l'apogée du Carnaval. Froid de canard, ville enneigée, soleil. Les flics arrêtent les adultes qui déambulent sans verre (de vin chaud) à la main. Les équipes de secours ramassent chrétiennement hommes et femmes ivres morts. Les tas de neige sont troués de marques jaunes. Déguisements préférés des mecs hétéros: grosse paysanne à tresses blondes, nonnes à cornettes, prostituées en bas résille, burkas avec décolleté obscène, cheiks... Les gays exhibent leurs cuirs. Les chars sont pleins de personnages grotesques. De riches parrains font lancer des fleurs et des bonbons au public.

La magie.
En Occident, on ne connaît plus les processions dionysiaques ou phalliques. La vulgarisation du christianisme, de la pornographie et des comprimés de citrate de sildénafil ont chassé l'effroi des mâles (qui invoquaient ouvertement les Forces séminales) vers les pharmacies et les ordis. Les processions les plus ouvertement obscènes sont les gay prides -- là où l'homosexualité trouve droit de cité.

Gay pride. Message: "La circoncision enfreint les droits humains".
Dans les pays asiatiques où les temples abritent des représentations phalliques -- on promène encore des godes géants dans les rues. Honneur à ceux qui savent discerner le divin dans l'énergie orgasmique!

Apollonius le Sophiste décrit les phallophoroi, les solides porteurs du phallus géant au cours d'une cérémonie grecque. Le Phallus est érigé sur une plateforme. "C'est un long piquet rouge, couvert de lierre, sur lequel on a peint deux yeux au niveau du noeud. Une couronne de lierre et de violettes coiffe les porteurs et leur apporte un peu d'ombre. Leurs bites sont érigées comme l'est le divin Phallus qu'ils transportent. En arrivant au sanctuaire, ils s'écrient: Faites place au Dieu! Car Il veut pénétrer le temple avec vigueur et en pleine érection. Telle est Sa volonté."

Pan séduisant un berger.
God(e) divin fièrement promené.
À Rome, les disciples de Romulus et Remus sacrifiaient des boucs et taillaient des cache-sexe dans ces peaux sanglantes lors des Lupercalia. En pleine ivresse, ils utilisaient leurs slips pour fouetter les femmes afin de renforcer leur fertilité. Inutile de préciser que l'on baisait dans tous les coins, comme aujourd'hui durant Carnaval. Cette tradition remonte aux fêtes grecques en l'honneur de Pan, mi-bouc mi-homme, qui séduisait les donzelles et enseignait l'art de la branle aux jeunes bergers.

André



1 commentaire:

unnu a dit…

j'aime bien la photo ou il a sortie son petit oiseau...