mardi 26 juin 2012

Ces compagnons plus âgés qui nous montrent le chemin



Vendredi dans son blogue Lo que me gusta y no me gusta Jonjuanjon citait Manuel Vicent, (escritor y galerista de arte español): "La perfección es muerte, la imperfección es el arte." Pour ouvrir une petite fenêtre sur les coulisses de Case des hommes, je vous présente un échange de courriel que Philorne a initié il y a peu.

"Bonjour, Je consulte régulièrement ton blog -- excuse-moi de te tutoyer d'emblée, c'est ma nature... et mes 69 ans qui m'y poussent quand j'éprouve de la sympathie -- et plus j'avance dans la lecture de tes pages, plus je me sens en phase avec ce que tu écris et ce que tu montres. [...] Cordialement. Philorne."

Je lui réponds: "Je suis heureux de trouver des compagnons de route de ta trempe car, comme tu l'as probablement aussi vécu, beaucoup de nos copains de jeunesse ont disparu avant l'heure et nous ont laissés très seuls. Philorne, tu peux aussi apporter ta contribution au dialogue entre les âges en commentant parfois un billet! Rares sont les séniors qui se manifestent sur la toile. Or les jeunes ont besoin de nous entendre -- comme nous eux. Nous avons un rôle de pères et grands frères à jouer. Et aussi à partager nos expériences auprès des gars de tous âges qui ne savent pas vers qui se tourner. [...] Voilà, Philorne, longue vie à toi! André."





La réponse de Philorne n'a pas tardé. "Tu me demandes de me manifester par des commentaires. [...] Ayant arrêté mes études 3 ans avant le bac, je me sens incapable de disserter de sociologie, de psychologie ou de politique. En revanche -- et ça tu peux le mettre dans ton blog, car je le disais récemment à une réunion de formation pour les interventions en milieu scolaire animée par SOS Homophobie --, ce que je suis aujourd'hui, je le dois indirectement à mon homosexualité, à ma rencontre avec des hommes plus âgés que moi, ces fameux "pères" dont tu parles. En même temps que de la tendresse et du plaisir, beaucoup d'entre eux m'ont apporté leur culture.

"Le terrain devait être favorable et, le théâtre aidant (j'ai été comédien), j'ai exercé la fonction de conseiller en information jeunesse jusqu'à ma retraite. J'ai donc vu défiler des milliers de jeunes entre 15 et 35 ans. J'ai co-animé des conférences-débats sur des sujets aussi variés que "les métiers dans la police nationale", "le voyage équitable" ou "les maladies sexuellement transmissibles". J'ai aussi reçu des dizaines de classes pour leur expliquer comment utiliser au mieux les services à leur disposition. Ces rencontres m'ont permis de constater -- même si la sexualité n'était évoquée qu'en passant -- que les jeunes gays n'ont plus la même approche de leur orientation que celle que nous avions à leur âge. Les médias parlent plus ouvertement, des personnalités font leur sortie du placard, les modes de discussion et de rencontres ont changé. Cela concerne essentiellement la région parisienne. Je suis conscient que des jeunes ont encore du mal à assumer leur sexualité et ne savent pas vers qui se tourner pour en parler, notamment dans le milieu rural. [...]




"En ce qui concerne la disparition de compagnons de route, je n’ai pas connu ce chagrin ne fréquentant pratiquement pas les milieux gays. Lorsque le sida a commencé à faire des ravages, je vivais en couple. Comme je me trouvais en situation dépressive, je n'ai pratiquement pas fait de rencontres pendant deux ans. Mon ami étant militant, nous avons été parmi les premiers lambdas alertés [...] Voilà ! Tu en sais maintenant un peu plus sur ton nouveau "compagnon de route"! De tout coeur avec toi, Philorne."

2 commentaires:

Morphéus Dark a dit…

d'aucun fantasment sur les bellâtre, sans un poil a la queue turgescente voir puceau, d'autres dont je suis préfère les valeurs sures et les queues tout aussi fermes mais maîtrisées par l'age et l'expérience du savoir faire

Anonyme a dit…

Je suis touché jusqu'au fond de mes tripes en lisant l'échange des témoignages entre André et Philorne et, bravo pour l'engagement de Philorne pour cause des gays,
Kevin