dimanche 27 janvier 2013

Combats nus et peinture corporelle chez les Surma d'Éthiopie




Le combat au bâton est l'art martial préféré de la tribu des guerriers Surma dans les montagnes du sud-ouest de l'Éthiopie. C'est un sport dangereux pour les combattants, qui peuvent être tués, mais aussi pour les spectateurs s'ils utilisent une de leurs armes à feu, car on boit beaucoup pendant les tournois qui se déroulent entre les jeunes mâles de deux villages voisins, après la saison des pluies. C'est leur école de guerre pour attaquer les tribus hostiles ou régler des conflits personnels, leur manière de séduire les filles et de conquérir l'admiration des gars par leur courage et leur capacité à tenir malgré les blessures. On sait combien l'amitié virile tient une place prépondérante -- souvent la première -- dans le coeur des guerriers.



La veille des affrontements, les combattants se purgent et se purifient avec le jus tiré de l'écorce d'un arbre. Ce qui les fait vomir abondamment. Puis ils jeûnent jusqu'au lendemain. En s'approchant de la clairière où se dérouleront les combats, ils s'arrêtent à la rivière pour se laver et décorer mutuellement leurs corps nus avec leurs doigts trempés dans de l'argile crayeuse. Ils rehaussent ainsi la splendeur virile dont ils sont très conscients. La plupart d'entre eux combattront complètement nus pour montrer leur courage et leur adresse à parer les coups bas.






Mais la peinture corporelle n'est pas réservée aux seuls guerriers. Tout le monde la pratique dès le plus jeune âge avec une grande spontanéité et liberté du geste. Les décors de base sont réalisés en couvrant d'abord le corps de craie puis en ôtant une partie de l'enduit avec les doigts ou les ongles pour créer un motif. Certains dessins doivent attirer l'oeil sur diverses parties de l'anatomie, alors que d'autres seront choisis pour effrayer l'ennemi. La région étant volcanique, les Surma et d'autres tribus qui pratiquent aussi la peinture corporelle collectent des pigments de couleurs variées, gris cendré, jaune, vert cuivré, blanc kaolin, ocre...

Saurions-nous organiser des rencontres de peinture corporelle où chacun se lâcherait avec la simplicité de l'enfant et la nudité de l'artiste? Au bord d'une rivière pour imiter les Surma qui plongent plusieurs fois par jour pour effacer et renouveler leurs dessins sur d'autres corps?

André

3 commentaires:

unnu a dit…

c'est vrai que nous sommes coincés, je rie tous seul devant mon ordinateur en pensant devoir peindre le corps d'un ami :)

André a dit…

Unnu, est-ce que tu ris ou te réjouis à l'idée de te lancer dans la peinture corporelle sur tes amis? Et pourquoi pas aussi sur d'autres mecs (exhibitionnistes) qui rêvent de voir paraître leur image sur un blogue de qualité et respectueux comme le tien? Fais-leur une proposition, ne te laisse pas rebuter par une réponse négative (certains, timides -- les plus intéressants -- sont comme les femmes, hésitants et veulent être priés pour s'assurer qu'on est sérieux et qu'on les admire).

Emile Karl a dit…

D'autres se peignent d'argile pour danser et comme dans le buto exprimer la violence : http://drawingwithmyfrienddick.blogspot.fr/2016/06/disguise-blanc-et-nu-comme-un-danseur.html