vendredi 11 janvier 2013

Un corps entièrement tatoué, la politique, la musique et la guerre


Vladimír Franz, candidat à la présidence tchèque.
Cet homme qui semble sortir de la jungle amazonienne s'appelle Vladimír Franz. Il est l'un des candidats sérieux à la présidence de la Tchécoslovaquie qui se déroule cette fin de semaine. Il va se faire buter hors du sérail.

Buté comme Max du Freischütz à Munich.
Mais je ne suis pas assez fin connaisseur de la politique tchèque pour vous expliquer pourquoi [lol!]. Sinon que cet homme n'est compromis dans aucun scandale financier; trop peu pour devenir un politicien crédible. Les Tchèques, probablement aussi imbéciles que les autres peuples occidentaux, ne se fieront qu'aux apparences.

Avec piercings.

Sans les piercings.

Un profil noble.

Ce candidat tatoué de la tête aux pieds est docteur en droit et maître-conférencier universitaire d'art dramatique (connaissance essentielle qui manque, par exemple, au président français actuel -- le précédent avait au moins de belles connaissances littéraires puisqu'il avait lu La Princesse de Clève de A à Z, sinon comment aurait-il su que Mme de la Fayette était une piètre écrivaine?). Compositeur d'opéra reconnu à l'étranger, chef d'orchestre et organiste, Vladimír Franz est aussi un peintre de talent (je n'ai malheureusement pas vu son tatouage en entier) et un animateur culturel très apprécié par les jeunes qui soutiennent sa candidature.

Concours à Cincinnati en avril 2012.

Logan McCree, acteur.

Avec ou sans: choisissez!

En 2006, commentant la musique qu'il avait écrite pour un ballet nommé Goldilocks, Franz avait prophétisé: "Sans l'approfondissement, même fragile, dont ce pays a besoin pour trouver son chemin, nous risquons, malgré les facilités de l'instant présent, de nous retrouver bientôt tous nus sous les étoiles et au milieu d'une plaine désertique dont il n'y aura pas de retour." C'est vrai, il n'a pas l'étoffe d'un politicien: il sait anticiper.

Musique et tatouages encore: l'ancien Marine américain Christian Ellis, 30 ans (à gauche), s'est fait encrer des coulées rouges au milieu de ses tatouages, une pour chacun de ses camarades mort au combat ou suicidé en Irak. Mitrailleur, il a lui-même tenté quatre fois de se donner la mort. L'an dernier, grâce à l'aide d'un philanthrope, d'un compositeur et d'un librettiste d'origine irakienne, il a pu canaliser une part de sa douleur et exorciser ses démons en montant un opéra nommé Fallujah à l'Opéra de la ville de Vancouver -- la première oeuvre musicale sur la guerre américaine en Irak.

André

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