lundi 18 février 2013

Se sucer les tétons entre mâles: un rituel chez les Celtes d'Irlande

Vous avez dit "contre nature"? (1) 
 
L'un de mes sujets d'étude préférés concerne les liens entre mecs et la transmission des traditions de la masculinité, par exemple au sein des bandes d'ados, à l'armée, dans les sports et la profession. Puis comment des expériences d'intimité corporelle bien acceptées créent simultanément une attitude homophobe. Car l'homosociabilité (sans sexe, sauf sous le manteau protecteur de l'alcool) est un facteur déterminant de la collaboration masculine, mais aussi un champ d'expérience délicat.

Dans certaines tribus indiennes, les hommes se saluaient en se serrant les couilles, exprimant ainsi (comme nous en tendant la main): je t'empoigne chaleureusement sans te faire mal car tu es mon ami. Ce qu'exprime aussi votre chat lorsqu'il vous mordille. Pour faire connaissance entre eux, les chiens mâles (si j'ai bien observé) se touchent la truffe, reniflent le cul, lèchent le sexe, tout cela si rapidement qu'on le remarque à peine. Ils font connaissance et créent un lien, comme ils le pratiquaient, sauvages, pour se joindre à une bande...




Et nous? Depuis que le féminisme et l'homosexualité ont gagné en visibilité, l'homosociabilité en a pris un coup. Il y a un demi-siècle, les hommes exerçaient leurs activités sportives hors de la présence des femmes et la nudité ne posait pas problème, elle n'était pas liée à la sexualité... Toutes sortes de pratiques plus ou moins sensuelles entre hommes sont répertoriées à travers d'autres civilisations sans tomber dans la stigmatisation de l'homosexualité. La fluidité de ces expressions démontre la variété des cultures.

Les anciens Celtes d'Irlande, guerriers réputés pour leur férocité et leurs exploits hétérosexuels, entretenaient des liens étroits entre hommes -- ce qui renforçait entre autres leur cohésion militaire (comme parmi les Bataillons sacrés formés de couples d'amants en Grèce). À la guerre, lorsqu'on dort par terre, ne vaut-il pas mieux se serrer contre un camarade pour partager un peu de chaleur et oublier momentanément la cruauté du combat?

Les Celtes pratiquaient la succion des tétons entre mâles. Si l'on suçait le sein du roi, c'était un geste de soumission, de respect, d'attachement. Ses sujets entre eux se les léchaient et mordillaient par amitié, pour se saluer ou se réconcilier, sinon pour se stimuler... Venus d'Europe avec leur culture de contrôle des pulsions du corps, les missionnaires et les moines ont combattu ces usages païens. Néanmoins un rituel de cour a survécu: celui où le roi dénudait ses tétons afin que ses sujets puissent démontrer leur soumission baveuse.

Et ces succions publiques stimulaient certainement la puissance virile royale qui  devait se manifester dans un rite de fertilité où le monarque s'accouplait à la déesse Terre... Des fouilles archéologiques ont mis au jour des dépouilles mâles dont les seins avaient été sectionnés. Cela confirme les récits selon lesquels, dans les querelles de succession, certains descendants du roi étaient amputés de leurs tétons: pas de boutons, pas de trône...

La succion celte s'est aussi infiltrée dans les monastères puisqu'il est question de Pères supérieurs suçant les tétons de leurs novices. Une manière de leur communiquer l'amour et les enseignements du Christ à travers ce geste d'attachement et de transmission.

André
Les photos les plus typées proviennent de Celteros.



1 commentaire:

scrouic a dit…

Intéressant tout ça... Mais pourriez vous donner les sources de ce que vous/tu affirmes ? Ca mérite étude :)