dimanche 16 juin 2013

Guérir une érection hésitante, en Amazonie ou aux États-Unis...


Soigner l'impuissance en Amazonie.
Aucune humiliation n'aura été épargnée au chauffeur de poids lourd Daniel Metzgar, 44 ans, dont le cas était jugé devant le tribunal de Wilmington (Delaware) la semaine passée. Souffrant du diabète, il était aussi atteint de troubles de sa fonction érectile que cause cette maladie chez un grand nombre d'hommes, même jeunes. Il avait consulté un urologue en décembre 2009 qui lui avait implanté un appareillage composé de cylindres dans la verge, d'un réservoir à liquide dans l'abdomen et d'une pompe dans le scrotum (sous l'enveloppe des couilles).

Daniel Metzgar et son avocat.
Or les dites couilles avaient gonflé jusqu'à la taille d'un ballon de volley après l'intervention et l'érection n'est pas retombée durant huit mois! Comme le patient avait été prévenu qu'une enflure pouvait se produire, il n'était pas allé voir l'urologue malgré les nombreux inconvénients que lui procurait cette tumescence dans le pantalon -- notamment à moto, en marchant ou en dansant avec une partenaire. Il portait un survêt et sa chemise par-dessus. Quatre mois après l'intervention, il s'était finalement rendu chez le chirurgien à cause d'une infection et ce dernier était prêt à enlever immédiatement la prothèse. Mais sans assurance maladie Metzgar ne pouvait pas avancer les 10'000 dollars payables avant l'opération.


Traqués par cinéastes et touristes.

En août 2010 la prothèse a transpercé la peau des couilles et un autre urologue a implanté une nouvelle machine à bander. Mais, selon le patient, les cicatrices des précédentes opérations ont entraîné une réduction de son membre de près de 50% et une diminution des sensations. Ces malheurs ont affecté la famille. Le fils n'osait plus amener des copains à la maison, la soeur de Daniel Metzgar se moquait, alors il s'est replié sur lui-même et son épouse Donna l'a quitté. Puis elle est revenue après la nouvelle opération et ensemble ils intentent un procès à l'urologue qui a salopé le service trois-pièces.

Des Menihaku, vers 1894.
L'humiliation des mâles dès qu'il y a insuffisance sexuelle réelle ou imaginée (notamment concernant la taille) est un phénomène universel. Comme si notre virilité n'était concentrée que dans la pénétration et l'éjaculation. Comme s'il n'y avait pas d'autre moyen de donner et éprouver du plaisir. Chez les Indiens Menihaku d'Amazonie, l'angoisse de la castration qui affleure dans leurs mythes et la hantise de l'impuissance ("la bite fatiguée", "la queue honteuse", "le zizi mort") occupent beaucoup les adultes dans leur case des hommes. Ils en cherchent la cause et débattent des remèdes les plus efficaces pour "mettre le pénis en colère", c'est-à-dire lui transférer les qualités phalliques d'une plante ou d'un animal. Car eux aussi paniquent devant le vagin, "sombre" possédé par un "esprit" puissant, et sont impressionnés par les menstruations.

Ma source sur les Menihaku.
Les remèdes des Menihaku pour soigner l'impuissance -- notamment la scarification avec des dents de poisson (roussette) plus l'application de décoctions -- sont violents. D'autres plus symboliques: frotter la verge avec un certain type de poisson et son huile, avec la tête d'une tortue, avec un bambou (en chantant "bambou, bambou pénètre la chatte" car le bambou pousse rapidement), avec de la sève de latex (pour sa ressemblance au sperme et les picotements qu'il produit).

Scarification, prothèse ou comprimé bleu, c'est le prix pour paraître viril. Pourtant, il existe des moyens de l'être.

André

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