mardi 10 juin 2014

Le mariage gay va détruire le "vrai mariage": voici les preuves


Les ennemis déclarés de l'accès universel à l'institution du mariage avancent des arguments surprenants. Par exemple: 1) "Dieu" serait contre. Ils n'ont pas lu l'Ancien testament où les plus fidèles amis de Yahvé vivaient en concubinage, entourés de servantes étrangères capturées comme butin de guerre ["Dieu" leur interdisait de prendre des Juives]. Quant à l'apôtre Paul, dans le Nouveau testament, il avait l'exemple de la pédérastie grecque, rapport inégal entre un bel ado imberbe et un homme qui le remplacerait par un plus jeune, le temps venu. C'est ce qu'on appelle aujourd'hui le modèle du film hollywoodien: la même chose, mais réactualisée -- ce qui est aussi la recette actuelle du divorce, côté masculin. Cela explique la vision limitée de Paul sur les rapports amoureux entre mâles. 2) D'autres adversaires prétendent que le mariage des LGBT mettrait en danger l'institution patriarcale des hétéros! D'abord, cela paraît crétin. Et puis, en y réfléchissant, j'admets qu'ils ont raison.

En soi, que des nanas ou des mecs gays qui s'aiment aient envie de sceller leur union par un pacte de
non-agression est légitime. Pour élever ensemble des enfants ou réaliser d'autres projets -- celui, entre autres, d'approfondir une relation fructueuse. Néanmoins, les trois-quarts des LGBT entrent dans cette union avec des vues différentes de celles des jeunes mariés hétéros prononçant leurs voeux de fidélité éternelle. Les hommes gays, particulièrement, considèrent la fidélité sous un autre éclairage. L'attachement et la loyauté nous importent plus que l'exclusivité sexuelle. L'accord varie suivant les individus et les étapes que traverse leur couple. Comme cela se produit aussi chez les hétéros qui vibrent à la fréquence du XXIe siècle et tiennent compte des élans imprévus du coeur. Mais le fait de le proclamer haut et fort dérange la loi générale de la tartuferie. Cela la fout mal.



La vision concordante de ces deux groupes va faire évoluer la conjugalité. Non sans grincements de dents parce que l'insistance sur la monogamie est un phénomène récent, à peine digéré. Car le mâle a toujours profité de libertés dont ne bénéficiait pas l'épouse, considérée comme sa propriété. Cette attitude de propriétaire est encore répandue, même si les femmes se sont beaucoup émancipées. Les mecs doivent comprendre que leur position dans la relation femme-homme est 50-50. Cultiver autant de qualités que leur partenaire féminine représente un défi, une amélioration de leur état. Face à un autre homme, le gay est bien obligé de s'y atteler. D'où la responsabilité des LGBT dans l'évolution des modèles du couple. Mais il y a aussi beaucoup de loups solitaires parmi nous, des gars que les circonstances et l'éducation n'ont pas amenés à évoluer.




Actuellement, beaucoup de divorces n'auraient pas lieu 1) si la jeune connasse et le jeune couillon mordus par un premier coup de foudre attendaient de trouver un/e partenaire approprié/e avant de se marier; 2) si la mythologie et les contes sur l'amour conjugal étaient remplacés par des récits plus réfléchis; 3) si les méthode de saine communication entre deux êtres étaient appliquées; 4) si, donc, on donnait du temps au temps pour se connaître et accepter de ne pas tout comprendre; 5) si l'amour n'était plus envisagé comme un bien de consommation à jeter, mais à renforcer et embellir: 6) si, enfin, on ne considérait plus sa/son partenaire comme une propriété colonisée.

Dans les années 1970, de grands théoriciens hétéros et homos considéraient l'institution du mariage comme un outil dépassé, aux mains des gouvernements pour contrôler la sexualité des individus. Et nous, militants de la libération (homo)sexuelle, n'aurions jamais imaginé réclamer le droit au mariage. Nous ne visions pas l'assimilation, mais la dépénalisation et l'application de nos droits humains. Nous n'avions pas payé le prix du coming out -- exorbitant dans certains cas -- pour nous fondre dans la masse, ce qu'auraient préféré d'autres homosexuels encore dans leur placard (que je ne critique nullement, reconnaissant combien leur vie était difficile, voire dangereuse). Aujourd'hui, j'estime que le droit au mariage est un symbole important, comme toutes les lois nous permettant de lutter contre d'autres inégalités. La liberté néanmoins, bien que plus difficile à exercer sainement, ouvre plus d'horizons.

André 
* John et Kristopher ont été photographiés à Vancouver par Ewan Phelan pour lastfortypercentboudoir.com/blog.

1 commentaire:

Xersex a dit…

personellement je m'en fou des marriages et des droits LGQT, mais j'ai rien contre les marriages gay!

Je pense que la société (italienne aussi) soit plus evolue que la classe politiciènne!