jeudi 18 décembre 2014

La police des braguettes et "l'indécence" de la transparence...



Florian Philippot se promenait sentimentalement avec son compagnon dans les rues de Vienne, capitale préférée des nostalgiques de l'Empire austro-hongrois (et du Troisième Reich) lorsqu'un paparazzo les a pris en photos qu'il a vendues au magazine Closer. Et voilà le vice-président du Front National français outé, sorti du placard contre son gré. À nous les gays, cela pose la question de la révélation de notre homosexualité par des personnes tierces, sans notre assentiment. Débat connu dans lequel je ne vais pas m'immiscer ici. "J'ai toujours prôné une séparation stricte entre tous les éléments de la vie privée et l'engagement politique," déclare l'intéressé. Pourtant cet outing est bien anodin. Et Philippot oublie de préciser que son parti réclame l'abrogation de la nouvelle loi du mariage ouvert à tous.



De nombreux politiciens européens, même en Pologne récemment, ont prouvé que de mentionner leur orientation sexuelle alors qu'ils briguaient un poste ne leur a pas nui. De plus, le Front National est connu pour lutter contre toutes les libertés, sauf les siennes. Florian Philippot le sait... Dans cette histoire, ce qui m'étonne le plus, c'est l'indignation chorégraphiée de la classe politique française et de la presse. Cela démontre une fois de plus 1) les rapports incestueux que ces deux groupes entretiennent en se léchant mutuellement le cul; et 2) l'ineptie de leurs arguties.





Exemple tiré de l'éditorial de L'Obs, "premier magazine d'actualité français", publié vendredi dernier pour lequel "l'outing de Phillipot [est] une atteinte à la démocratie". "Ce type de presse salit l'ensemble de la profession de journaliste, écrit Renaud Dély. Et ronge un peu plus à chaque incartade la confiance de nos concitoyens dans leurs représentants et médiateurs. Le droit à la pipolisation des hommes politiques qu'ose revendiquer la directrice de Closer est une lourde menace qui  pèse non seulement sur le débat public, mais au-delà sur l'existence de chacun d'entre nous. La société du Big Brother dont elle professe l'avènement n'est rien d'autre que la fin de la démocratie et de notre capacité à vivre ensemble, quels que soient nos goûts, penchants et différences. Quand la transparence vire à l'indécence, il n'est plus supportable de faire société."




Selon L'Obs, "le dévoilement de l'intime, c'est-à-dire ce qui n'appartient qu'à soi, est sans doute la pire douleur que l'être humain puisse éprouver." Faux! Les moments de merveilleuses sensualité et sexualité nous sont communs à toutes et à tous. Rien de choquant. Tandis que la torture...

Si j'ai bien compris ce qu'affirme l'auteur, le fait de savoir que ce politicien est gay ronge la confiance des Français, leur capacité à vivre ensemble avec des pédés, à cause de nos goûts, penchants et différences. Comme vous le pressentiez, mes amies et amis queer, l'homosexualité vécue au grand jour, c'est l'indécence de la transparence.

André

2 commentaires:

Léo a dit…

Je suis d'accord. Les réactions des politiques et des médias à cet outing soft sont en réalité très homophobes. Elles attirent l'attention sur l'orientation sexuelle d'un bonhomme à qui l'on veut nuire sans en avoir l'air. La photo du politicien Tartempion avec sa nouvelle fiancée ne soulèverait aucun remous. Or les gays demandent l'égalité de traitement. Donc Closer applique cette égalité dans son torchon. Où est le problème?

Escaravello a dit…

Pour vivre heureux vivons cachés... dans la morale de la fable Le Grillon de Florian. Un grillon se lamente en comparant son sort a celui d'un papillon "Dame nature pour lui fit tout et pour moi rien". Mais lorsqu'il voit des enfants poursuivre le papillon et " déchirer la pauvre bête", le grillon change d'avis "oh! Oh! Je ne suis plus fâché, il en coûte trop cher pour briller dans le monde"