vendredi 24 avril 2015

Après les abus: comment retrouver le goût - et la force - de vivre




Dans Case des hommes dimanche dernier, il était question de pédophilie et de pédérastie dans les coulisses du Parlement britannique. Occupons-nous aujourd'hui de guérison. Les victimes de traumatismes aigus sont nombreuses dans ce monde -- qu'il s'agisse de viol, de maltraitance, de harcèlement à l'école, d'accident ou de maladie grave, de deuil, de guerre, de statut de réfugié, de victimes du racisme ou de l'homophobie... Au chapitre des jeunes abusés, la Suisse se penche enfin sur un douloureux chapitre pour les quelque 100'000 enfants qui, au siècle dernier, ont été enlevés à leurs familles et placés chez des paysans où ils devaient travailler pour subvenir à leur entretien. Leurs parents étaient décédés ou jugés indignes, ils venaient d'une famille tzigane, leur mère était célibataire. Ces petits sont parfois tombés chez des gens compatissants; mais beaucoup ont été exploités, maltraités. Je me souviens de la dame qui venait faire la lessive chez nous dans les années 1940; elle racontait que, petite fille, elle avait été misée publiquement avec d'autres enfants sur la place du village...


Dans ses livres, Boris Cyrulnik décrit le phénomène de la résilience. Elle permet à l'individu de prendre conscience de l'événement traumatique qui l'a marqué et de se reconstruire. Par exemple, dans La Résilience ou comment renaître de sa souffrance, il est question des moyens que donne la parole pour "sortir de l'anesthésie émotionnelle, affective et relationnelle" ainsi que des sentiments de moindre valeur et de honte que ressentent "les personnes fracassées" par l'existence. "Le but de ce livre est de comprendre les facteurs qui ont permis à certaines personnes traumatisées non seulement de survivre, mais aussi de construire une nouvelle vie faite de choix et de possibles." Boris Cyrulnik est psychiatre, neurologue et éthologue, directeur d’enseignement à l’Université de Toulon et du Var en France. Il sait de quoi il parle.



Le chamanisme propose une autre voie pour retrouver le goût de vivre. Elle n'est pas contradictoire et peut se combiner avec la précédente, suivant l'inspiration de l'intéressé. Le chamanisme considère que lorsque nous sommes victime d'un grave traumatisme, c'est un choc tellement violent qu'une partie de notre âme peut décider de quitter le corps pour y échapper (les psys parlent de dissociation). Cette fuite de l'âme lui permet de survivre. Lorsque la victime de la maltraitance ou de l'accident n'en peut plus, son âme se planque en lieu sûr. Il se peut aussi qu'à sa mort, votre compagnon emporte une parcelle de votre vie, de votre âme, peut-être parce que, dans votre chagrin, vous ne savez pas comment le quitter. Il y a bien d'autres raisons encore, mais ces exemples sont parlants.

Si, dans cette situation, vous vous adressez à un "chaman", il ira chercher cette portion de votre âme pour vous la restituer et vous permettre de redevenir entière/entier. Peut-être vous enseignera-t-il l'art du rêve -- éveillé ou non -- qui vous permettra de voyager vous-même jusqu'au monde où se cachent les âmes, afin de récupérer celle qui vous appartient... Je sais, je sais ! On peut penser que je déconne comme un vieux gâteux... Néanmoins, les cours et les stages que je suis pour m'initier au chamanisme sont fréquentés par des gens beaucoup plus jeunes, de toutes les professions et classes sociales -- sauf les bobos bien trop dans leur ego. Quant à la voie chamanique que j'ai choisie, elle est détachée des traditions religieuses des Indiens d'Amérique ou des peuples premiers de Sibérie. Les principes de base sont communs, les mêmes que nous avions en Europe avant la christianisation. Et ils sont compatibles avec un christianisme ou un bouddhisme ouverts, probablement aussi avec le soufisme que l'Islam a de la peine à tolérer.




Alors, vous les filles et les gars qui traînez une sale histoire comme un poids de souffrance qui vous colle aux fesses, cherchez la porte de sortie et vous la trouverez. Pas celle de la mort qui vous a tenté-e-s parfois, mais la porte qui ouvre sur une vie lumineuse, la vôtre. Le soleil, la lune, les étoiles et tout ce que vous pouvez imaginer de positif font partie de cette merveilleuse lumière qui ne demande qu'à se rallumer en vous. La lumière de la connaissance, la lumière de la sagesse, la lumière du discernement, la lumière de la compréhension, la lumière de la vie, la lumière du partage et de l'amour, la lumière de l'être que vous êtes... Excusez mon lyrisme!

Une autre fois, je vous raconterai comment mon chaman a retrouvé deux parties de mon âme qui m'avaient quitté à la mort violente de mes compagnons.

André

2 commentaires:

unnu a dit…

Après la pluie il y a le beau temps.
Mais se n'est pas une raison pour envoyer un enfant dehors, sous prétexte qu' il séchera .notre bienveillance doit nous dicter une attitude de respect de chacun.mieux vos construire que rafistolller

Xersex a dit…

Je pense que le rétablissement psychologique après de tels abus, ne peut être séparé d'un traitement psychothérapeutique. Après, tout le reste, est bienvenu! mais la personne maltraitée doit regagner le respect et la confiance en soi même!