lundi 30 novembre 2015

Rien que des beaux gosses -- pris au piège de leur miroir...






Miroir dans lequel tu jauges ton érection en rentrant le ventre; où tu découvres tes fesses. Miroir que tu asperges de sperme (c'est un truc de gamin); que tu abreuves d'insultes (comme si c'était sa faute). Miroir qui te fait pleurer de honte, ou de chagrin, dans lequel tu vois encore, en transparence, celui que tu étais et n'est plus. Miroir qui te renvoie les accusations que tu lui adresses. Miroir qui, aussi parfois, te "déçoit en bien" comme on dit dans mon pays.






Selon la mythologie grecque, se contempler dans un miroir peut présenter un danger mortel. Polydectès, roi de l’île de Sériphos, avait convié de nombreux hôtes à son banquet d'anniversaire. Parmi les cadeaux qui lui furent offerts, Persée lui proposa la tête de Méduse, une créature très dangereuse. Mais il ne l'avait pas encore coupée et là résidait le problème puisque Méduse avait le pouvoir de pétrifier tout imbécile qui aurait eu le toupet de la regarder... Persée utilise toutes sortes de ruses pour parvenir au pays des Hespérides et découvrir le lieu où se cache Méduse. Son dilemme: soit il la tue durant son sommeil, qui est léger, soit il parvient à détourner le regard de la dangereuse créature. La déesse Athéna lui vient en aide en lui prêtant son bouclier. Or celui-ci est aussi finement poli qu'un miroir (de l'époque). Pour ne pas rencontrer le regard de la Méduse, Persée se protège derrière le bouclier qu'il brandit, côté poli, face à la créature. Se voyant dans ce miroir, Méduse est foudroyée par son propre regard...



"Spieglein, Spieglein an der Wand, sag mir: Wer ist der coolste Mann im ganzen Land?
Miroir, petit miroir,
Dis-moi: quel est le mec le plus cool de tout le territoire?"
Question existentielle
qui fut posée à l'origine par la méchante reine dans Schneewittschen des frères Grimm.
Et toi, ou moi, comme Blanche-Neige, nous attendons encore la venue d'un prince qui caracolerait dans les environs... Putain de merde! quand je me regarde dans un miroir...

André



vendredi 27 novembre 2015

Rivalité entre mâles: c'est à celui qui écartera le plus les jambes




Hercule ivre.


Pour qui sait lire le langage corporel, la façon dont se présentent les hommes politiques lors d'une conférence de presse conjointe est révélatrice. Ici, les deux gars en question avaient d'abord les jambes croisées. Puis l'un d'eux a décroisé -- signe qu'il voulait occuper le territoire -- et l'autre a suivi. C'est quasi inconscient. Un mec qui écarte largement vous montre qu'il en a. Si son voisin ne suit pas, c'est qu'il se sent inférieur, qu'il n'a pas le droit d'entrer en compétition, ou qu'il ne s'estime pas concerné, pas intéressé.



Des soldats, policiers ou sportifs debout en groupe ont tendance à avancer le bassin et se camper solidement au sol pour montrer qu'ils occupent le territoire. On voit aussi les footballeurs porter régulièrement la main au paquet lorsqu'il discutent entre eux. Non parce que cela gratte. Ils marquent instinctivement leur appartenance à l'équipe, leur fraternité mâle.

En général, nous sommes conscients des expressions de notre propre visage, quand nous rougissons de plaisir ou de honte, lorsque nous masquons nos sentiments avec un léger sourire ou une marque d'indifférence. C'est parce que notre tête est proche du cerveau. Plus nos membres en sont éloignés, moins nous enregistrons ce qu'ils expriment. Par exemple l'impatience marquée par l'agitation d'un pied... Nos jambes et nos pieds nous conduisent là où nous voulons nous rendre, c'est pourquoi nos membres inférieurs sont si expressifs. Une femme assise à côté d'un homme qui tente de la séduire -- par de belles paroles et en écartant inconsciemment les jambes pour marquer sa virilité -- manifestera tout aussi inconsciemment qu'elle n'est pas intéressée en tournant le plus possible ses jambes serrées dans l'autre direction, même si elle regarde le dit séducteur.

André










mardi 24 novembre 2015

Le Japonais Cauro Hige dénude les bears avec humour et finesse




Né à Osaka, Cauro Hige est un artiste autodidacte qui peint à l'acrylique sur contreplaqué ou dessine en numérique. Il vient de publier un premier album intitulé Bearutus dédié aux bears, les ours qui le font bander. Ces mecs représentent un croisement entre le gros machin adipeux japonais et son alter ego ricain, plus poilu. Je trouve qu'il traduit avec sensibilité l'aspect tendre et chaleureux de nombreux bears.




Ci-dessus: "Poséidon". Citation d'une interview de l'écrivain néerlandais Cees Nooteboom, parue récemment dans Le Temps (Lausanne). "On connaît encore le nom des dieux grecs, mais leurs temples sont vides. Qu'en pense Poséidon? Qu'est-ce que cela fait de ne plus être prié par personne? Est-ce qu'il en a parlé avec les autres dieux? Sont-ils jaloux des dieux qui sont apparus après eux? Rient-ils maintenant que ces dieux sont abandonnés à leur tour? Les temples de Poséidon ont dû être remplis de marins, de commerçants qui avaient besoin de sa protection, qui n'osaient pas prendre la mer sans elle. De tout cela il ne reste rien. Les églises aux Pays-Bas sont vides... On peut imaginer que ce qui s'est passé pour les temples grecs se passera aussi avec les cathédrales."

André